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Les BlaBlas de Dame Papote
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14 octobre 2009

le hammam

hammam

Au SPA, le hammam reste le lieu que j’affectionne le plus.

La piscine à jets massants est très agréable. Surtout que là, les jets sont ultra massants ! Je ne vous dis pas ! Le ventre rentre littéralement, les fesses remontent jusqu’au milieu du dos , les seins débordent du maillot sous la pression, et les cuisses vont se planquer là où il reste un peu de place !

Pour masser, ça masse !

Le sauna, n’est pas ma tasse de thé, mais bon, j’y vais tout de même pour un effet complet. J’ai l’impression d’étouffer dans cette chaleur sèche. Et en plus je n’aime pas l’odeur du bois sec qui y règne. Je devrai m’allonger, mais c’est trop dur et en plus trop chaud. J’y passe vraiment le temps minimum !

Le hammam ! Haaaaa le hammam !!! Je pourrais y rester des heures (façon de parler !)

D’abord, j’aime le lieu. Les fauteuils de mosaïque verte et bleue, installés en alcôve, comme si les chevaliers de la table ronde allaient venir siéger ! Larges hauts, spacieux, tels de trônes, sur lesquels on s’assoie, le temps d’un règne de quelques minutes parmi des effluves de  menthe et l’eucalyptus.

Le climat, humide et brumeux, qui fait déferler sur la peau de milliers de goutes d’eau toutes aussi caressantes les unes que les autres.

Je m’installe, et ferme les yeux.

Je respire à fond, par la bouche puis par le nez, afin que l’eucalyptus dégage bien mes bronches, je m'arrose délicatement,  et je laisse mon esprit partir en vagabondage alors qu’une goutte d’eau tiède perle sur mon front.

Je me concentre sur elle, et mon esprit suit sa progression, dans un silence moite inondé d’une douce odeur. L’ensemble me procure un plaisir intense inouï.

Ma goutte, précieuse à cet instant, descend doucement le long de mon front, et je suis sa progression. Elle vient alors doucement passer l’arcade sourcilière, et comment à arpenter ma paupière. D’un clignement de cil, je la ferai tomber, aussi je ne bouge pas ; je ne souhaite pas déranger sa progression et quitter ainsi mon esprit de zenitude.

Elle est maintenant arrivée sur ma pommette droite et son voyage inter visage,  se poursuit doucement, langoureusement.

Alors qu’elle arpente doucement sa descente, la chaleur de cette goutte me procure un plaisir fou. Sans doute parce que toute mon attention est focalisée dessus. Concentrer son attention sur une seule chose, et tout semble démesuré. Mon visage est rempli d’une multitude de gouttes chaudes, mais je ne sens que celle dont je suis l’ascension avec application.

Et si cette gouttelette restait à un moment donné en suspend quelque part ? Est-ce que je resterai aussi en suspend de son évolution ? Comme rien ne me presse, je pourrai fort bien me le permettre, et voir ainsi le temps où je peux rester en attente. D’un autre côté, c’est un peu stupide comme activité ! D’ailleurs, suivre la « vie » d’une goutte d’eau chaude sur mon visage n’est guerre une activité courante !

« - Tu as fait quoi cet après-midi ? »

« - Rien ; j’ai suivi la descente passionnante d’une gouttes d’eau chaude, odorante de menthe, qui arpentait mon visage, dans la chaleur humide du hammam !!! » (Je vois déjà la tête de mon interlocuteur !!!)

En même temps que je pense ça, je sourie malgré moi, et voici que maintenant, je me retrouve avec un sourire béat, assise sur un trône de mosaïque verte et bleue, trempée de la tête aux pieds, au milieu d’autres personnes qui doivent me prendre pour une illuminée !

Mais peu importe ; ma goutte divine est toujours là ; et par je ne sais quel hasard elle a dévié de sa trajectoire, et se retrouve miraculeusement au dessus de ma bouche.

D’ici un instant, elle va arriver sur mes lèvres.

Elle ralenti sérieusement, comme si l’arrivée sur la lèvre devait être plus intense que la simple descente de la joue !

Je me dis alors que deux solution se présentent à moi : soit je ne bouge toujours pas, et la laisse poursuivre son chemin qui logiquement devra s’arrêter à mon menton, soit je n’ai qu’à entrouvrir mes lèvres, et laisser la goutte magique venir se perdre au creux de ma bouche. Aura-t-elle le goût salé qu’ont les larmes ? Aura-t-elle un goût mentholé ?

En même temps que ces deux hypothèses se présentent à mon esprit, voici que la goutte langoureuse, se précipite, et est déjà sur mes lèvre supérieure !

En fait, je veux qu’elle poursuive son chemin, et voir ainsi jusqu’où elle va bien pouvoir venir se perdre. Alors, je respire à peine, de petits souffles qui ne viendront pas perturber ce voyage.

Tout mon mental est concentré sur cette parcelle d’humidité.

Elle est juste au pli de mes lèvres, à l’entrée du gouffre où elle pourrait se perdre à jamais, si je fais le moindre mouvement.

Elle ne s’attarde pas, inutile pour elle, de rester proche du danger ; et elle gagne ma lèvre inférieure, sur le côté gauche de mon visage.

Le reste de sa trajectoire est plus rapide, à mon grand désolément. Elle est maintenant sur mon menton.

Je me dis que qu’arrivée à la fin du menton, elle tombera, s’égouttera d’un trait, et se fracassera sur ma cuisse. Voilà où devrait se terminer le voyage périlleux de ma goutte d’eau chaude et douce.

C’était sans compter sur le côté baroudeur de la dite goutte ! Parce que, non seulement je la sens qui poursuit sa descente, mais elle a maintenant une tenu bien plus sûre qu’au par avant.

Après le passage à haut risque du menton, elle se fait sensuelle comme une goutte de parfum, et vient langoureusement s’étendre avec application le long de mon cou largement dégagé.

Quelle goutte !!! Sans le vouloir, j’ai pris en observation la goutte la plus énergique du hammam ! Celle qui depuis le haut de mon front, a décider que son unique voyage serait inoubliable dans les anales qui retracent la vie des gouttes de hammam !

Je comprends, maintenant qu’elle est au centre de mes clavicules, où la goutte, devenue coquine, souhaite finir ses jours. Et c’est avec langueur et sensualité, que le précieux petit monticule d’eau chaude, vient doucement terminer son chemin entre le creux de mes seins.

Et c’est ainsi que celle qui retenait toute mon attention depuis de longues minutes, se retrouve absorbée par le tissu de mon maillot de bain.

J’ouvre alors les yeux, tout le hammam est encore plus embué que tout à l’heure, l’odeur encore plus intense, et la chaleur qui se dégage n’est pas seulement due au lieu ; mais aussi à toutes mes pensées qui dans ce moment zen, ont eu aussi un semblant d’érotisme fort agréable.

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