10 mois

10 mois

Je t'ai portée pendant presque 9 mois, car tu es arrivée un peu plus tôt que prévu.

Ces 9 mois n'avaient été que bonheur, douceur, et joie.

Avec Papa nous voulions une petite fille, mais ne voulions pas savoir, et avoir la surprise.

Nous avions donc fait le choix de deux prénoms, comme toujours.

Bérénice ou Colin.

Tu es venue très vite, juste 2h30 de contractions supportables et tu as montré le bout de ton nez.

Un accouchement, comme en rêvent toutes les mamans !

Comme nous étions heureux, comme nous étions contents !

Lorsque tu as fait ta para-thyphoïde, à 6 mois, et que tu as bien faillis mourir, le temps était suspendu pendant 3 jours. Trois jours d'angoisse, de craintes, de peur.

A chaque fois qu'il arrive quelque chose à son enfant, on ne vit plus. On a tellement peur de le perdre.

Lorsque vous partez loin de nous, on a toujours cette angoisse qu'il vous arrive quelque chose, et qu'on ne soit pas là pour trouver la solution, ou tout simplement vous aider.

Lorsque vous grandissez, on s'habitue à ne pas être la solution à tout, et il faut bien vous laisser respirer un peu, et faire votre vie.

Avec ton esprit baroudeur et ton indépendance, on s'est habitués, même si certaines fois, nous avions tout de même des craintes parce que tu ne vois le mal nul part tant qu'il n'est pas arrivé.

Alors les appels, les « coucou » les petits messages, me permettaient de calmer mes craintes. Parce que, même si je ne te le disais pas, j'en avais tout de même pas mal !

Parce que même avec le temps qui passe, on reste tout de même maman, avec la panoplie d'angoisse qui va avec !

Aujourd'hui, 9 mois sont passés ; nous en sommes à 10 mois ; le temps d'une grossesse.

Ces 10 mois ont été terribles, douloureux, inquiétants. En totale opposition avec nos premiers 9 mois de bonheur.

Comme je voudrais que ces 9 derniers mois n'aient jamais existé ! Comme je ne voudrais que le souvenir de nos 9 mois de bonheur.

Ne se souvenir que des belles choses … c'est maintenant toujours ce que j'essaie de mettre en application.

Mais tu me manques tellement. Tellement. Tellement.

Je voudrais tant te prendre dans mes bras. Tant te parler. Mais je crains que cela n'arrive plus jamais.

Je voudrais le meilleur, mais je me contenterai du pire ; mais qu'on me le donne d'une façon ou d'une autre serait déjà beaucoup.

Je t'aime tant, et tellement que j'ai hâte de te retrouver.

Je voudrais que ce soit maintenant et  ici !  Te prendre dans mes bras, te serrer, te cajoler, te caliner.

Mais si ce n'est ni ici, ni maintenant, j'attendrais que ce soit ailleurs.

Sans rien précipiter, j'attendrais le jour où toi tu m'accueilleras, ou le voile de brume se dissipera pour te laisser enfin paraître. Ce jour sera alors pour moi, aussi important que le fût le 20 mai 1984.

Je savais que je devais attendre 9 mois pour profiter pleinement de mon bonheur. Je ne sais combien de temps je devrais attendre maintenant pour avoir de nouveau le bonheur d'être auprès de toi.

Mais lorsque ce jour arrivera, de nouveau je serais comblée de joie. La joie de te retrouver enfin mon bébé.