Tristesse
Le manque qui ne cesse pas ; le vide toujours aussi présent.
Bientôt un an !
Comment cela se peut-il ?
Comment la vie peut-elle en arriver là ?
Je voudrais tellement savoir ! Nous voudrions tous tellement savoir !!!
Faire tous les jours semblant d'aller « bien » ; donner le change aux autres, alors que je voudrais rester avec ma peine et mon chagrin. Me saouler de monde, alors que je voudrais rester éternellement seule dans mes pensées.
Je me dis que je le dois pour les autres ; pour tous ceux qui m'entourent de leur tendresse, de leur affection et de leur amour.
Ne pas ressembler à un loque alors que tout mon intérieur n'est que lambeaux. Avancer malgré tout ; malgré la douleur, malgré la peine et le chagrin.
Nous sommes des centaines, des milliers à devoir continuer d'avancer ; parce que malheureusement, nous sommes des milliers dans cette situation. Rien ni personne ne peut combler ce manque, même si tout le monde s'applique à nous aider à poursuivre dans une vie devenue si lourde.
Tant de personnes disparues, tant de filles, de fils, de sœurs de frères, de pères, de mères que d'autres personnes comme moi, attendent. Certains depuis tellement longtemps !
Mon cas n'est qu'une goutte de plus dans un océan de désespoir.
Quelle chance j'ai d'avoir des enfants comme les miens, une famille comme la mienne, des amis comme ceux que j'ai. Quelle chance j'ai, d'être si entourée.
Au sein de cette tragédie, ma situation doit certainement être enviable ; car dans la même situation, tout le monde n'a certainement pas cette chance.
Je n'ai pas le droit de me plaindre ; ce serait déplacé.