Les petites choses de la vie

Nous avons tous notre lot de tracas ; de petits soucis, de gros ennuis.

Qui sommes nous pour juger de la valeur des soucis des autres ? De quel droit les gens se permettent-ils de rabaisser l'importance des tracas des autres ?

La classification de nos soucis a une échelle propre à chacun. Il n'y a pas de notion commune pour tous. Ainsi un petit tracas pour Mr X sera vécu comme catastrophe pour Mme Y.

C'est d'ailleurs aussi cette notion d'interprétation propre qui fait que le monde tourne ainsi !

En milieu médical, il y a une réglette que l'on montre aux patients, afin qu'il situent eux-même le niveau de leur douleur, pour de mieux l'exprimer aux autres.

Cette réglette fonctionne de la même façon pour nos tracas personnels.

Positionner son propre ressenti, sur une règle imaginaire, permettra de mieux situer son problème, et sans doute aussi de mieux le gérer.

Il y a une chose extraordinaire depuis que Bérénice à disparu. Les gens eux-même, lorsqu'ils me parlent de leurs soucis, les situent toujours avec cet événement en référence. Avec une certaine culpabilité, voir une culpabilité certaine ; qu'une chose jugée par eux, tout compte fait bénigne, leur créé tant de tracas. Et ils finissent toujours par me dire que tout compte fait ils se sentent ridicules que leur problème prenne tant de place par rapport à moi qui, malgré la disparition de ma fille, les écoute avec attention.

Lorsqu'on m'explique une situation, jamais je n'ai la mienne en tête ; parce que aucune situation ne peut être comparable à une autre. La tragédie d'un fait reste marquant pour chacun d'entre nous, quelle qu'elle soit.

Qui serais-je pour trouver que mon cas est plus important que celui de ma voisine ? Il est certains que sur ma propre échelle, la disparition de Bé va bien au delà du bout de la réglette !

Mais pour des personnes n'ayant pas vécu une telle situation tragique, si leur problème est évalué à "10" ;  aura une correspondance tout aussi importante que le mien. Comment être à l'écoute des autres et de leurs soucis si l'on n'arrive pas à se détacher de ses propres problèmes afin d'être totalement attentif et réceptif aux problèmes des autres ?

La vie nous apporte à chacun notre lot de malheurs. Savoir l'évaluer soi-même, c'est déjà un grand pas pour trouver la solution. Pouvoir en parler, fait aussi avancer plus loin ; parce que très souvent notre jugement n'est pas forcement le meilleur, face à une situation donnée. Savoir écouter leur opinion, parce que si on en arrive à en parler aux autres, c'est aussi pour écouter ce qu'ils en pensent ; et ça conduit à un soulagement d'aller encore plus loin vers ce qui pourrait être la solution.

Et c'est sans doute la principal  des qualités : savoir écouter ; sans faire référence à son propre cas, et surtout sans mettre de valeur minimale sur la cas des autres. Considérer que le petit tracas d'une personne est sa tragédie personnelle ! Ne pas rapporter les soucis des autres, sur son propre vécu. Parce que la vie de chacun  est faite de soucis, qui peuvent avoir des répercutions vitales, voir des conséquences tragiques. Les petites choses de la vie, qui deviennent si importantes, qu'elles se transforment en obsessions qui finissent par empoisonner le quotidien.

Prendre du recul sur son propre cas pour être plus attentif aux cas de ceux qui nous entourent ; n'est ce pas là aussi , ce qui aide avancer dans ses propres soucis ?

Comments

[MaDamePapote]

Il y a malheureusement, certains soucis auquels on ne peut pas nous même apporter de solution ...

[catherine]

C'est vrai tu as raison. Chaque personne a son propre degré de ressenti et sa propre vision de voir les choses. C'est bien ce que j'ai ressenti en découvrant ton histoire, j'ai culpabilisé. Mes soucis sont différents des tiens et me paraissaient cependant insurmontables. Mais à la suite je les ai rabaissé sur la réglette mais ne sont toujours pas résolus.