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Les BlaBlas de Dame Papote
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4 mai 2011

Le deuil

Je n'ai pas d'élément pour faire mon deuil, pas de corps à pleurer, pas de tombe sur laquelle aller.

Je sais ... que Bérénice n'est plus là ; je sens ... que Bérénice ne sera définitivement  plus jamais là. Je sais que si je la retrouve un jour, ce ne sera certes pas dans cet univers ; tout au mieux dans un autre monde .. un monde meilleur , j'espère. 

Le deuil passe par cinq étapes .

1-Le dénie

2-La colère

3-La dépression

4-La résignation

5-L'acceptation

 

Sans que je le réalise bien et sans que je le veuille ; je me rends compte que je suis passée par ces cinq étapes.

 

LE DENIE :

Elle ne peut pas avoir disparu ainsi ! Elle ne peut pas s'être évaporée de cette façon. Il lui est forcement arrivé quelque chose de concret ! Quelque chose qu'elle n'a pas pu, elle, maîtriser.  Elle ne peut pas s'être suicidée, elle ne peut pas avoir eu envie de tout quitter. C'est le dénie complet, parce que son tempérament et son caractère ne nous permettent pas d'envisager l'une ou l'autre de ces deux possibilités. Ce n'est pas que je refuse de l'envisager, c'est simplement que ça ne peut même pas être envisageable compte-tenu des éléments de notre connaissance.

 

LE COLERE :

Pourquoi cela lui est-il arrivé à elle ? Il y a tellement de gens mauvais, inutiles dans la société, inutiles pour personne … Tant de gens méritent la mort, tant de gens méritent de disparaître  ; PAS MA FILLE ! Cela ne devait pas lui arriver à elle ! Et la colère prend encore plus d'ampleur au fil du temps qui nous laisse toujours sans explication.

 

LA DEPRESSION :

La dépression m'a plongé dans un état de désespoir, de désespérance complet et total ; dont j'ai cru ne jamais sortir. Plus rien ne m'intéressait dans la vie. J'ai eu tendance un temps à l'enfermement, physique et moral. Ne plus trouver d'interêt à rien lorsqu'on est quelqu'un de passionné, c'est le fond de l'abîme ! Voir autour de soi ceux qu'on aime plus que tout, et avoir pourtant l'impression qu'on évolu dans un brouillard qui ne s'estompe pas, et dans lequel on ne voit plus personne. Ne plus voir ni réaliser les choses simples de la vie telles qu'elles sont vraiment ; être détachée de toute chose en permanence. Vouloir que la terre s'ouvre sous nos pas et nous avale totalement. On n'échappe pas à cet état dépressif. On apprend à vivre avec car on sait qu'il sera présent jusqu'à la fin des temps. Réussir à le gérer, c'est déjà énorme !

 

LA RESIGNATION :

C'est comme ça … je n'y peux rien ; personne n'y peut quoi que ce soit ! La situation restera ainsi indéfiniment. Je devrai vivre avec ma fille qui est disparue. Vivre sans la voir, sans lui parler, sans plus jamais la prendre dans mes bras. J'aurais voulu que la terre s'arrête ; mais elle a continué à tourner ; et j'ai continué à tourner avec elle, plutôt que de rester en décallage et peiner encore plus les autres. Alors je me suis résignée à ce que ma vie soit ainsi maintenant.

L'ACCEPTATION :

Après la résignation, il y a l'acceptation de la situation.

On commence à s'habituer à ce que notre enfant ne soit plus là. On s'habitue à la douleur de ce manque. On s'habitue à vivre ainsi. Accepter cette nouvelle dimension de notre vie est ce qu'il y a de plus difficile ; mais à un moment, ça se fait tout seul. Tout simplement parce qu'on n'est pas décisionnaire dans ce cas là.

 

J'ajouterais une sixième étape : LA RECONSTRUCTION

L'acceptation n'est pas suffisant. Après une perte, il faut aussi se reconstruire.

Parce qu'on ré-évalue ses priorités, on se ré-organise différemment, face à sa vie en société. Il faut reconstruire une nouvelle vie, parce que l'ancienne n'existe définitivement plus. Il y a l'avant et l'après.

Me reconstruire m'a amené à mieux me connaître, accepter certaines choses, me découvrir des ressources inimaginables ; et prendre conscience de mon existence ; développer encore plus d'énergie pour la vie en elle-même. Lui donner une valeur extrèmement importante, et profiter au maximum des autres.

C'est tout ça "faire son deuil". Et sans m'en rendre compte, j'ai entamé ce deuil ; même si je n'ai pas de corps à pleurer, pas de tombe sur laquelle aller.

Mais on ne fait son deuil que de la  situation. Car on ne fait jamais son deuil de la personne. On reste éternellement en manque.  Et je resterai à jamais éternellement en manque de ma fille.

  On dit que la notion de temps au paradis n'existe pas ...   

attends juste quelques instants mon bébé...  

et on se retrouvera pour l'éternité...

img005

Vole .. vole mon amour

Puisque ce monde est trop lourd

Vole à ton dernier voyage

Vole à travers les nuages

Va-t-en loin, va-t-en sereine

Qu'ici rien ne te retienne

Quitte ce monde de misère

Va mon ange, va rejoindre la lumière

Et emporte avec toi

Tout l'amour que l'on a pour toi.

 Mon cœur reste rempli de toi mon amour

Maintenant et pour toujours

 

 

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Commentaires
C
C'est vrai que ta fille est très belle sur cette photo, sur toutes les photos d'ailleurs. J'admet que ces journalistes ont eu une drôle de question.. Tu poses bien les mots et les phases que tu traverses, une chose est sûre, il faut que tu continues ton chemin pour tous ceux qui t'entourent. Bisous.
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M
Merci Fabienne, merci Brigitte<br /> <br /> Mardi, les journalistes ont téléphoné afin que paraisse des articles dans nos régionaux. L'un d'eux m'a dit "vous réunissez-vous pour parler de Bérénice ?" ça m'a supris comme question. On se réunis, pour des évènements gais, et très souvent nous avons une annecdote familiale qui revient (les enfants adorent ça se remémorer les "vieux" trucs de leur enfance) et forcement, Bérénice est là, Bé est présente ; et nous en parlons toujours avec le sourire, parce que c'est forcement le sourire qui vient sur nos lèvres et non les larmes dans nos yeux. <br /> Mais nous ne nous réunissons pas pour évoquer sa disparition, son souvenir, comme on le fait lors des veillées mortuaires. Parce que c'est glauque, et parce que nous évitons un maximum ce qui est pénible. Evoquer sa disparition ? Nous ne le faisons pas. Evoquer ses fous-rires, ses blagues, ses aventures ... ça se fait tout naturellement, comme on évoque aussi celles des autres enfants. Ainsi elle vit encore au même titre que chacun de nous. Et elle reste lumineuse (comme tu dis Fabienne) et tellement belle (comme tu dis Brigitte); ce qu'elle est depuis toujours, et ce qu'elle restera à jamais. <br /> BISES A VOUS MES AMIES SEPTIENNES.
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F
Chaque fois que tu mets une photo d'elle, je ne peux m'empêcher de l'agrandir pour mieux la voir. Comme elle est lumineuse sur celle-ci.<br /> <br /> Bises.
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T
de tout coeur avec vous Sandrine, avec vous et votre famille, depuis deux ans, je guette les nouvelles, je ne sais pas comment vous avez pu tenir le coup mais je vous admire..<br /> Tenez bon, pour votre famille, et le souvenir de votre Bérénice, si belle et si tendre,<br /> courage!<br /> Brigitte( tulipe sur seps)
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