Traversée du désert
Après un décès, les étapes de deuil sont incontournables ; et passent à un rythme plus ou moins long.
Le choc- le déni- la colère et le marchandage- la tristesse et la dépression- la résignation – l'acceptation – la reconstruction
Ce travail de deuil est possible non seulement lors de la perte d'un proche, mais tout autant lors d'une rupture sentimentale ; ou lors de problèmes professionnels. Tel un licenciement ou un reclassement. Tout autant que lors de harcellement professionnel qui mène à une dépression.
Il faut ensuite se reconstruire. Et avant cela, passer par les étapes qui précèdent la reconstruction.
Lorsque vous avez deux deuils à faire, en même temps ; ça fait un peu beaucoup !
L'anéantissement moral tout autant que mental, est tellement important, que tout se bouscule, tout s'enchevêtre.
Six mois après avoir enterré ma fille, je suis dans la résignation, après quatre années de tristesse et de dépression. Un an après avoir été mise en arrêt maladie pour dépression grave, alors que je suis en attente d'un reclassement professionnel; je suis dans la tristesse.
Je ne m'occupe plus des étapes du deuil lié à ma fille ; parce qu'elles me paraissent normales ; logiques. Mais je trouve épuisantes et terriblement longues, celles liées à mon travail. Et elles me semblent encore plus difficiles à surmonter. Alors même que de par mon caractère, je gère au mieux la situation.
Je ressents comme un immense vide autour de moi, comme si j'étais seule à traverser le désert.
Mais au delà de ces étapes, il y a les dommages collatéraux. Ceux qui vivent autour de moi, pour qui je sur-dimensionne mes sentiments, ou au contraire dont je me désintéresse complètement.
Là aussi je tache de gérer au mieux … mais il me tarde de reprendre une activité professionnelle. Que mon esprit soit occupé à autre chose, pour ne laisser que peu de place aux deuils que j'ai à faire.