La loi, 40 ans après
En 1974 le ministre de la santé de l'époque, Mme Simone Veil (pour qui j'ai une admiration sans borne) prononce un discours de 45 minutes à l'assemblée nationale, pour présenter une loi légalisant l'avortement.
Alors qu'un avortement se fait obligatoirement à l'étranger, pour les plus fortunées, et dans une arrière cuisine en France, sans équipement, sans hygiène, pour les autres malheureuses, cette loi devient une nécessité.
Mme Veil prononce un discours vrai, un disours réaliste pour l'époque.
« Je le dis avec toute ma conviction : l'avortement doit rester l'exception, l'ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu'il perde ce caractère d'exception, sans que la société paraisse l'encourager ? Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme - Je m'excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d'hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. »
Qu'en est-il 40 ans plus tard ? Maintenant que l'IVG n'est absolument plus un caractère d'exception ? Auquel des femmes ont recours, non plus en tant que "dernier recours", mais aussi facilement qu'elles font du shooping.
L'IVG qui paraissait être une loi ne pouvant que sauver des femmes désespérées par des situations extrèmes ; Viols, incestes, misères familiales ... a depuis été largement détournée pour devenir tellement anodin. Désespérément banal.
Je ne suis absolument pas contre l'IVG, mais 40 ans après, nous sommes tellement loin de ce pourquoi cette loi a été proposée. On en oublierait presque que c'était pour une belle cause.