Au nom des économies

Du temps des rois de France, c'était relativement plus simple. Ils partaient en guerre, ils gagnaient ou perdaient des régions, des territoires. Et les magnifiques régions de notre belle France se sont  ainsi vues changer maintes et maintes fois de mains au cour de notre histoire.  

Depuis la seconde  guerre mondiale (on dit seconde et non deuxième, en espérant qu'il n'y en aura pas d'autre !) nous pensions tous qu'il serait terminé ces changements de carte.  Mais c'était sans compter sur qu'un jour, au nom de l'économie un changement cartographique, serait  de nouveau en place. Les régions, donc, vont passer de 22 à 13.

Certains y voient là une perte d'identité. Ce qui l'on peut aisément comprendre. Mais qu'elle est la raison de cette proposition de changement ? 

La décentralisation connaît trois grandes étapes : 

1982/1983 mise en en place des régions (maintenant nous y sommes habitués, mais tout compte fait les régions ne sont pas si vieilles) qui accordent plus d'autonomie aux collectivités territoriales

2003 réforme constitutionnelle, qui accorde plus de compétence aux collectivités locales et aux régions.

2010 : réforme (inachevée) qui devait notamment faire fusionner conseiller régionaux et conseillers généraux pour ne faire plus que des conseillers territoriaux qui siégeraient dans les deux assemblées. 

Depuis des années, la France renâcle à une réalité : faire des économies de gestion. Mais reste très frileuse sur l'idée ce changements  dans l'administration territoriale, alors que les collectivités locales pèsent de plus en plus lourd dans la dette publique. De 104 milliard d'euros en 2002, nous sommes passés à 173.7 milliards d'euros en 2012, soit une augmentation de 67 % en 10 ans.  

En 2013, on comptait 1 880 conseillers régionaux, 4 052 conseillers généraux et 38 646 maires, ainsi que 519 417 conseillers municipaux à la tête de ces ensembles administratifs sans compter les intercommunalités. Soit presque 600 000 élus, qui selon une étude, représente 1.4 milliard d'euros d'indemnités. Dont 1,17 milliard uniquement pour les élus municipaux.

Ainsi, en réduisant les régions, en découlerait une réduction globale de tous ces chiffres et donc des dépenses qui y sont liées. En gros (oui je sais .. en très gros !) c'est l'idée qui est à la base de cette proposition de fusion de régions. Mais le nombre de poste perdus, donc de chômeurs en plus aura-t-il été pris en compte ? Alors, certains diront "des départs en retraite non remplacés, ne font pas de chômeur supplémentaires" (si, si j'ai déjà entendu ça !) Mais si ! Parce que certes, ça ne fait pas de chômeur en plus ... mais si les départs en retraite étaient remplacés, ça ferait forcement des chômeurs en moins ! Mais bien, que cette triste constatation soit directement une des conséquences de tout ce projet, elle n'apparaot pas directement à tous. Et pourtant, en sera bien la conséquence directe. Mais c'est une autre histoire ... 

Seulement, certains regroupements laissent pensif. Rassembler le Nord-pas-de-calais et la Picardie ; deux régions pauvres, et  fortes de chômage en une seule région, en fera-t-elle pour autant une région moins pauvre ? 

Et en focalisant sur ce changement, on en oublie facilement deux autres propositions, puiqu'en Décembre prochain, il sera question au sénat de la répartition des compétences entre les régions, les départements et les intercommunalités. 

Et qui pense encore qu'il a été aussi annoncé, à l'époque du projet de fusion des régions, (qui maintenant devient réalité)  ;  la disparition des départements d'ici 2020 ? 

Mais bizarrement, pour réduire la dette publique, à aucun moment on ne parle de réduire les revenus du président, des ministres, des sénateurs ni même des députés ... ce serait peut-être par là qu'il faudrait commencer non ? Mais comme toujours, on écrase en premier le petit, afin que le gros reste bien gros, voir plus gros encore !!!