Autre univers

Je viens d'un milieu professionnel où l'attention à l'autre est partie intégrante du travail.

Penser à l'autre, à la personne dont on a la charge, à son bien-être et son ressenti, avant de penser à soi.

Quelque soit ce qu'on a à lui faire, à lui dire, il est important non seulement de préparer les choses, mais de savoir aussi les présenter. D'avoir assez de psychologie afin de connaître au mieux la façon d'être et de faire face à une personne.

Mes études, mes formations m'ont permis d'acquérir un savoir faire et un savoir être, allant dans ce sens.

J'applique ce procédé professionnel, depuis tant d'années, que c'est même systématique. C'est aussi ainsi que je fonctionne dans la vie de tous les jours.

Je connais mes amis, ma famille, mes collègues. Leur fonctionnement , leur particularité, leur susceptibilité ou leur égo. Je ne présenterais donc pas une même chose, de la même façon , à tout le monde.

Ce qui s'applique dans un milieu social, devrait aussi pouvoir s'appliquer dans n'importe quel milieu professionnel. Mais malheureusement, ce n'est pas le cas.

Parce que, s'occuper de l'autre, veut obligatoirement dire qu'on passera soi-même après. Mais dès que tu quittes un milieu professionnel tourné vers les autres, tu te rends compte que c'est tout l'inverse. Qu'il faut se faire passer en premier et seulement ensuite éventuellement, tu vas avoir de la considération pour les autres. Et encore … ce n'est qu'une éventualité.

Ainsi, il est fréquent de voir des postes avec une certaines pression professionnelle, qui reproduisent sur d'autre, volontairement ou non, une même pression autour d'eux

On voit très souvent, des gens, qui, ne pouvant pas envoyer balader leur supérieur, préfèrent de loin envoyer balader leur subordonné.

Parce que c'est là, la logique humaine et qu'à aucun moment personne n'est à penser à l'autre avant de penser à soi.

Je savais pertinemment que cette planète existait, la planète du MOI et du SURMOI suprême et vital. Mais je ne pensais pas que ce serait si difficile d'y vivre.

Cette constatation me semble  affligeante. Mais je me rends compte qu'au final, c'est moi qui ne suis plus dans le même univers.  

Toutes mes formations sur le bien-être, le savoir faire et le savoir être, la victimologie, le comportementalisme, n'ont plus la même dimension maintenant. Je garde cette notio de vie, dans un univers où tout est différent.