La vie est belle
En 1997, "la vie est belle" divisait la France.
En résumé : Déporté avec son fils en camp de concentration, un homme imagine une vie remplie de joie et de jolies choses, pour son fils de 6 ans, afin de lui éviter la vision horrifique de la vie.
J'avais détesté ce film. Vraiment. Sans aucun doute parce que je n'aime pas du tout Benigni et son côté extravagant en permanence.
En même temps, je me souvenais que mon grand-père m'avait raconté que, prisonnier en stalag en Pologne (alors Prusse Orientale) avec des camardes de camps, il s'était mis à la musique. Il avait appris le banjo et ils avaient formé un petit groupe de jazz. L'autre "échappatoire" était la peinture ... (la seule chose qu'il ait ramené de camp, furent son banjo et une peinture de lui réalisée par un camarade) Et au milieu des privations et de la guerre, un certain bonheur arrivait à percer grâce à des petits plaisirs.
Il a définitivement arrêté le banjo très vite. Mais a continué la peinture quelque temps, notamment en réalisant des fresques murales (Blanche neige et les 7 nains sur le mur de la chambre de sa fille Martine, ma Marraine).
Lorsque j'étais en Seconde, nous avions un exposé à réaliser sur la seconde guerre mondiale. J'ai choisi "la vie de prisonnier en camps". J'ai passé des heures à la bibliothèque, et tous les soirs pendant une semaine, avec mon grand-père ; qui me racontait ses souvenirs.
Ainsi donc, "la vie est belle" était une issue de secours qui permettait aux les prisonniers de s'échapper durant un temps et quelques activités ; à des conditions difficiles et douloureuses.
Aujourd'hui, nous sommes en guerre. Mais le monde occulte totalement cet état de fait, en continuant à vivre et à s'amuser.
Tellement de morts partout .... tellement d'attentats partout ... Quel pays n'est pas à ce jour en deuil ? Et qui s'en inquiète ?
Alors que nous devrions être à organiser des réserves, des moyens de défense, et de prévisions, nous poursuivons tous une vie "normale" ....
Mais "la vie est belle" malgré tout ; parce que c'est aussi une façon de refuser la triste réalité ! Non ?