EDITO DE CAMPAGNE #9

13 décembre 2019

LES EX

Lorsque tu commences à t'intéresser à la politique, c'est, tout d'abord, en raison d'une idée qui est véhiculée et qui te convient. A la base, tu ne t'occupes pas vraiment de qui la véhicule. Lorsqu'une autre proposition retient ton attention, tu commences un peu à vouloir savoir d'où ou de qui elle vient.

Et c'est ainsi, pour le plus souvent, que tu te rends compte que telles ou telles idées de droite ou de gauche, te correspondent le plus.

Et un jour, tu te passionnes pour la politique. Parce qu’en ayant marre de faire partie du troupeau qui suit sans broncher, tu veux tout de même exister par tes propres idées.

Mais comme ce sont tes idées qui vont te rapprocher plus d'une des entités politiques nationales, de toi même tu vas te sentir plus de droite, ou de gauche. Rarement le centre est envisagé au premier abord.

Et doucement, tu vas, au milieu de ta préférence, voir qu'il y a aussi des sous-groupes. Des étiquettes. Et tu vas tout autant en choisir un. Parce que tu comprends vite que tu ne peux pas rester juste « de droite » ou « de gauche ».

Même si tu ne décides pas réellement, le reste du monde le fait pour toi.

Dès que tu t'intéresses à la politique, on dit que « tu entres en politique ». Dès que tu soutiens plus ou moins le groupe qui se rapproche le plus de tes idées, tu deviens partie intégrante de ce groupe. Et son étiquette te colle littéralement. Et si un beau jour, tu trouves qu'un nouveau groupe a des idées qui te correspondent plus, tu deviens un « ex ».

On ne te reconnait pas la possibilité d'avoir trouvé mieux ; on te donne juste l'appellation très réductrice : EX.

En politique chacun est l'ex de quelque chose. L'ex d'un groupe.

Aussi, lorsqu'on veut valoriser officiellement la personne, elle est désignée avec l'appellation du nouveau groupe, mais lorsqu'on veut la rabaisser, on la réduit avec la précision « ex ... »

C'est drôle tout de même, cette façon de faire.

Prenons l'exemple de Cholet Autrement.

Un groupe politique fraîchement créé pour présenter une liste aux prochaines élections municipales.

Puisque c'est une création, « sans étiquette politique » ; y adhèrent donc des passionnés de politique, qui pour la plus part d'entre eux, sont forcément des ex quelque chose. Et en ressortant des images d'archives, on a pu les voir œuvrer plusieurs fois, sur leur ancien groupe.

Sans pour autant être en conflit permanent avec leur ancien groupe, ils ont tout simplement décidé d'aller plus au-delà, avec ce nouveau groupe politique.

On voudrait montrer ça comme une trahison ; comme un comportement de girouette, qui ne sait où aller et change d'avis comme de chemise.

Moi, je vois plutôt ça comme des personnes qui mûrissent dans leurs idées. Et trouvent ailleurs ce qui leur correspond sans doute plus. Après réflexion, ils ont trouvé quelque chose qui colle plus à leurs espérances.

Alors pourquoi ce réducteur « ex » est-il toujours mis en avant ?

Cholet Autrement n'est forcément fait que des « ex ». « Ex » droite, « Ex » gauche. « Ex » vert. « Ex » rien aussi, parce que bon nombre d'adhérents ne viennent d'aucun univers politique.

Cholet Autrement, c'est un groupe politique avec son identité propre :

Cholet Autrement, c'est être 100 % différent … 100% Choletais … tout simplement.