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17 février 2020

Théroigne de Méricourt

J'ai une grande passion pour les femmes de l'histoire. 
Celles qui, envers et contre tous,  suivirent  leur instinct, et sont devenues des femmes qui ont fait l'histoire. Elles sont nombreuses, dont nos manuels scolaires ne perlent jamais. J'ai donc encore plus de plaisir à faire un article sur elles. 

histoire




Théroigne de Méricourt

Anne-Joseph Terwagne est née le 13 Août 1762 à Marcourt, en Ardènes Belges. Son père est un riche fermier, lorsque sa mère meurt. La petite Anne-Joseph n'a que 5 ans ; et se retrouve baladée chez diverses tantes, avant de se retrouver au couvent, jusqu'à ce que son père se remarie. 
Elle réintègre alors le domaine familial à 12 ans, pour y subir durant 2 ans, toutes les maltraitances possible de la part de sa belle-mère. 
À 14 ans, elle s'enfuit donc. Et devient vachère, puis servante dans une famille aisée. Une dame Colbert se prend d'affection pour elle, et la prend alors comme dame de compagnie. 
Ce n'est que là, que Anne commence réellement à vivre. Elle passera quatre années auprès de celle qui lui porte une véritable affection et lui donne toute l'éducation qu'une jeune fille de bonne société doit avoir. 

Douée pour le chant, et remplie d'indépendance, Anne-Joseph part à 21 ans, à la conquête de Londres, afin d'y être cantatrice. C'est là qu'elle tombe follement amoureuse d'un officier anglais et de cet amour naît une petite fille. Françoise-Louise. 
Jamais ils ne se marieront ; Anne-Joseph, refuse tout simplement ce carcan. À 22 ans, elle se retrouve donc mère célibataire, alors que le couple vient tout juste de rejoindre Paris. Pendant trois ans, elle fera comme beaucoup de femmes, trouvera l'argent chez ceux qui le détiennent en exclusivité : les hommes. Elle vivra donc une vie de demie-mondaine jusqu'à la mort prématurée de sa fille adorée à l'âge de 4 ans. 

Nous sommes en 1788. Pendant un an, elle tente de reprendre sa carrière de cantatrice, mais souffrant d'une maladie vénérienne qu'elle soigne au mercure ; elle revient en France en 1789. La révolution gronde. Pour un côté pratique, mais sans nul doute plus par goût personnel, elle transforme son nom en Anne-Joseph Théroigne. Et décide de ne s'habiller qu'en Amazone. Mode lancée par Mme Du Barry en 1767. Elle se fait couper les cheveux courts ; et est sur tous les fronts. Elle est d'ailleurs la seule femme à fréquenter les tribunes de l'assemblée.
Elle devient donc la cible des contre-révolutionnaires, qui ne parlent d'elle que comme Théroigne de Mélicourt. Il en est fini de Anne-Joseph. 


Comme toutes les femmes de la révolution française, la vie n'allait pas se terminer ainsi. En 1791, alors qu'elle est activement recherchée pour un interrogatoire qui se serait terminé par une arrestation et sans nul doute une condamnation à mort ; Théroigne réussi à s'enfuir de Paris, et se réfugie à Liège. Là, elle est faite prisonnière par un groupe qui la livrent aux Autrichiens. 
Ceux-ci, très impactés par la révolution française en raison de Marie-Antoinette, la garderont prisonnière quelques temps. 


Et en 1792, elle revient triomphante sur Paris. En 1793, elle souhaite un apaisement entre les Girondins et les Jacobins ; et fait des propositions dans ce sens. Elle est alors accusée de traîtrise. Elle ne doit sa vie sauve qu'à l'intervention de Marat. 
Le 16 Mai 1793, le député Brissot est pris à partie par une horde de femmes baptisées « la bande des Furies » dont le rôle était de lui mettre « une raclée » publique en bonne et due forme. Théroigne, s'interposant de façon très persuasive, c'est à son encontre que les harpies vont assouvir ce pour quoi elles sont engagées. Théroigne est alors dénudée et fouettée publiquement aux martinets, par l'ensemble de ces dames. On appelle cette action « la fessée républicaine ». 
Le mois suivant, un mandat d'arrêt est lancé à l'encontre de Théroigne. Elle n'échappe à la peine de mort, qu'en raison d'une aliénation mentale qui est survenue suite à cette fessée républicaine. Il y a fort à pense aujourd'hui, que le traitement au mercure qu'elle a ingurgité pendant des années, serait la cause direct de son aliénation. 
En 1795, elle est libérée, pour être internée en hôpital psychiatrique, où elle passera les vingt dernières années de sa vie dans des conditions déplorables. Elle mourra en 1817 à l'âge de 55 ans. 

théroigne


En 1830, Eugène Delacroix, pour réaliser son tableau « La liberté dirigeant le peuple » décida de lui rendre hommage en la prenant comme modèle posthume. 
Et Charles Baudelaire s'inspire de sa vie pour écrire « les fleurs du mal » en 1857. 



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