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15 mai 2020

La féminisation des mots

histoire

L'égalité entre Hommes et Femmes est une aventure bien loin d'être terminée. Si la parité est souvent de mise, l'égalité des salaires, à même fonction ou même travail, est encore un long chemin à parcourir.

L'univers féministe a vu se développer la féminisation des mots. Et en 1984, Yvette Roudy alors ministre aux droits de la femme, réunit une commission de féminisation des noms. Mais bien avant l'heure, quelque querelles aux noms féminins, avait déjà vue le jour, au cours de l'Histoire. 

Auteure ? Autrice ? Voici donc l'histoire tumultueuse, de ce mot tant controversé. Qui pourtant n'est absolument pas un néologisme. (Mot, nom commun, adjectif, expression, apparue récemment dans une langue ; ou tout acceptation nouvelle donnée à un mot)

Très utilisé dans l'antiquité, le mot Autrice, est aujourd'hui rejeté par l'académie française, dans son rapport du 1er Mars 2019, sur la féminisation des mots. 

Au 1er siècle, St Augustin et Terturlien, dans leurs écrits, désignent du nom de AUTRIX, la responsable d'un travail. 

Après IVème siècle, les écrits officiels, ne font plus allusion qu'au mot AUCTOR, sauf sous la plume de femmes célèbres Hidegard Von Birgen, au IXè Siècle, Guda, au XIIè , qui perpétuent son utilisation féminisée. 

A la renaissance (XVè et XVIè) l'imprimerie se diffuse et la langue française devient langue nationale. AUTRICE reprend une place logique, jusqu'à ce que des grammairiens ajoutent un thème important, en plus du féminin et du masculin : l'épicène. Un mot qui ne varie pas selon qu'il désigne un homme ou une femme.

Au XVIIè Siècle, l'académie proscrit carrément AUTRICE de tout. Le mot fini éradiqué de tous les écrits. Qu'un homme ou qu'une femme écrivent, chacun sera un AUTEUR. Le E à la fin, n'est même pas reconnu s'il s'agit d'une femme. 

A la Révolution, Nicolas-Edmé Rétif de la Bretonne, écrivain-imprimeur ; se penche sur la question de mot à mettre au féminin. Il propose un timide AUTEUSE, qui ne prendra pas. 

En 1891, la romancière Marie-Louise Gagneur, interpelle à son tour l'académie. Si romancière existe bien, les mots écrivaine et autrice sont évincés.

On oubli trop souvent que les féministes de la fin du XIXè ne réclamaient pas seulement le droit de vote, ou encore une augmentation des salaires des femmes ; elles réclamaient aussi le droit d'être nommées au féminin sur des mots qui n'existaient qu'au masculin. Le combat devient politique. 

Par la suite, écrire pour une femme, est si compliqué pour une reconnaissance, que souvent elles le font avec des noms d'emprunts masculins. (Georges Sand, Colette qui débuta en signant ses œuvres du nom de son mari) 

C'est donc en 1984 que Yvette Roudy réussie à faire accepter UNE AUTEUR. Et en 1997, UNE AUTEURE voit enfin le jour., officiellement. 

Aujourd'hui, AUTEURE et AUTRICE sont donc reconnus. Mais le chemin reste encore à parcourir pour arriver à une totale féminisation de tous ces mots masculins. 


 

 

 

 

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