Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les BlaBlas de Dame Papote
Visiteurs
Depuis la création 544 765
Publicité
Les BlaBlas de Dame Papote
Newsletter
12 abonnés
Archives
9 août 2013

Deuil

Il y a des fois où on veut tellement se persuader de quelque chose, qu’on en arrive à ne croire que ça. A ne même pas envisager que cela puisse être autrement.

 La douleur du manque, de l’incertitude, du questionnement, était pour moi, comme une balle de golf que j’aurais avalé en Mai 2009. Depuis ces quatre années, je me disais que cette douleur allait forcement s’arrêter. La balle de golf qui bloquait mon estomac était restée en place plusieurs mois, mais avait fini par s’estomper de la douleur permanente qu’elle m’occasionnait, pour ne se faire ensuite ressentir que de temps en temps, sur une durée moins longue. Il m’était difficile de sourire, et impossible de rire. Il y avait un avant et un après Mai 2009. Je ne suis plus la même depuis cette date. Plus la même mentalement ; plus la même physiquement non plus. Il y avait  toujours un voile de tristesse qui m’entourait, même lorsque j’ai recommencé à sourire. C’est éphémère, ça ne dure jamais longtemps. Comme une petite bouffée d’oxygène au beau milieu de l’asphyxie, ça fait un bien fou tout en procurant une douleur immense.

Je me disais que ce serait différent si Bé était retrouvée. Comme je fais toujours dans l’auto-persuasion, et dans l’éternelle « positive attitude », je me suis persuadée de ça.  Je ne me disais pas que « tout irait mieux » ; mais tout du moins que « ça irait sans doute mieux ».  Je ne sais même pas ce qui devait aller  mieux ! Mon moral ? Ma balle de golf ? Ma tristesse ? Mon désespoir ? Je ne sais pas … je ne sais plus … j’attendais quelque chose, sans trop savoir quoi.

Mais toujours est-il, que ma fille  est maintenant là, près de moi. Que je peux aller auprès de ce qui me reste d’elle, et est sensé la représenter. Juste un monticule de sable avec un Olivier … juste 2 mètres sur 1 mètre, sous lequel repose mon bébé. J’étais persuadée, que ça changerait tout, si les choses étaient différentes. Si elle était retrouvée. Je le croyais, je l’espérais vraiment. Que comme par magie, la vie allait reprendre son cour. Quelle bêtise ; quelle illusion stupide de ma part.

La balle de golf est de nouveau  présente, et permanence … je souffre toujours autant de ce manque, de cette absence. Je vais au cimetière, et je  pleure des rivières.

J’attendais de la magie, mais comme la magie n’est qu’illusion, j’aurais dû mieux maîtriser tout ça, et ne pas me bercer d’une certitude qui n’était que tromperie de ma part. Je voulais tellement y croire. J’attendais quelque chose qui pourrait me sauver.

Je repars pour des mois de peine et de douleur, mais à la différence d’il y a 4 ans, c’est que je rentre dans le cycle normal du deuil.  Et qu’il faut bien que je fasse avec. La seule  certitude que j’ai maintenant, c’est  que ce sera très long.

deuil

Depuis un mois maintenant, je me dis qu’il faut absolument que je reprenne à travailler. J’étouffe dans cet arrêt ! Je pense aussi que « tout irait mieux » si je travaillais de nouveau.

Mais là aussi, peut-être n’est-ce qu’une illusion ! L’envie l’emporte sur le rationnel, le réel. J’aime m’occuper de mon appartement, de Fabrice, de Patrick … de mes amies (ce serait d'ailleurs plutôt eux qui s’occupent de moi !) et je ne supporte pas d’être inactive. Tout du moins de ne plus avoir d’activité professionnelle. D’être en arrêt maladie….

En même temps, je suis tellement «au ralenti » par les médicaments, qu’il me serait bien impossible de quoi que ce soit. Il me faut déjà trois plombes pour arriver à m’organiser chaque jours, qu’il est heureux que je n’ai pas de responsabilités à endurer en ce moment, et malgré ça, je me dis que si j’en avais, justement ça me boosterait ! (c'est très conflictuel dans mon cerveau !)

Mais là aussi, j’attends un coup de baguette magique … j’espère toujours quelque chose … qui tout compte fait, se fait largement attendre.

Je vais devoir prendre mon mal en patience ; pas d’autre choix … mais commence à trotter dans mon cerveau, une envie de tout quitter …. De redémarrer ailleurs autre chose. Reprendre une activité professionnelle que j’aimerai, dans des conditions différentes que celles que j’ai connue. Partir loin, partir ailleurs ; pour un projet concret et réalisable.  Je ne suis certes pas dans les meilleures conditions psychologiques pour envisager ça, mais mon cerveau a commencé de lui-même à manœuvrer dans ce sens.

Mon arrêt va jusqu’en Décembre …. Ça me laisse une bonne marge pour peaufiner un projet … même si j’ai déjà une idée de ce que j’envisagerais bien ….

Je ne dois pas faire que le deuil de ma fille. Je dois aussi faire le deuil d’un réel bien-être que j’avais sur le plan professionnel. Et qu'on est venu me pourrir.

Deux deuils en même temps … difficile à gérer en fait ! Mais pour l’heure, il ne faut pas que je me prenne la tête. Chaque deuil à la fois …. Et le plus important est sans nul doute le plus douloureux.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
P
votre fille doit être près de la mienne ... 4 années de balle de golf ...14 années pour la mienne, rien n'est magie Dame papote, restez debout, faire un premier pas, puis un second, et avancez vers une autre partie de vous ...la balle de golf ne s'en va jamais, parfois elle est moins présente ...
Répondre
Publicité