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15 avril 2020

Le mystère de l'abbé Saunière

histoire

Sans son curé aux milliards, et sans un écrivain illuminé, Rennes-Le-Château, serait resté un de ces petits villages endormi, victime, avec les temps, de la désertion rurale. Un simple fait divers, dans un petit journal local, aurait pu passer inaperçu, mais est devenu avec le temps : le mystère de l'abbé Saunière.

abbé saunière

En 1885, François Béranger Saunière, reçoit la cure de Rennes-Le-Château. Loin d'être une promotion, l'église est en ruine et le presbytère ne vaut guerre mieux. Mais ce curé trentenaire, dont les idées, s'opposent à la fibre républicaine et à l’anticléricalisme de la majorité des 200 habitants, relève le défi. D'un tempérament bien affirmé, et se sentant en terre de mission, il compte bien redonner à sa paroisse, la vitalité chrétienne. Soutenu par l'évêque de Carcassonne, qui fermera les yeux sur les plaintes qui s'accumulent au fil du temps, contre ce curé de campagne ; l'abbé obtient aussi tout le soutien du milieu royaliste, qui compte toujours rétablir une monarchie un jour prochain. Ainsi, s'explique aussi les aides financières de la part de la Comtesse de Chambord.

Fort de sa motivation pour cette mission dont il se sent investi, l'abbé commence dont les travaux de rénovation de l'église Sainte Madeleine en 1887. L'abbé lui-même participe activement à ces travaux, et creuse de ses mains, au même titre que chacun des ouvriers. Et voici qu'un beau jour, il décide de renvoyer tous les ouvriers, poursuivant seul, ses recherches. Armé d'une pelle et d'une pioche, il mets sans dessus-dessous, le sol du sanctuaire. Pire ; il entoure tout le chantier de hautes palissades. Il n'en faut pas plus pour commencer à faire parler dans le village. Surtout, lorsqu'une nuit, un des villageois, surprend l'abbé et sa fidèle servante, Marie Dénarnaud, affairés à déplacer les tombes du cimetière adjacent à l'église. Dès lors, l'abbé s'explique en laissant planer un doute sérieux, sur des découvertes extraordinaires qu'il aurait fait. Dès lors, s'en suivent des voyages mystérieux à Paris, et surtout une frénésie de dépenses et de constructions. Une folie des grandeurs qui mène à la construction de la villa Béthanie, la Tour de Magdala et un jardin exotique qui les cerne. Les dépenses de ces construction montent à la somme colossale de 675 600 francs-or. Une véritable fortune pour l'époque.

villa-bethanie

Il n'en faut pas plus pour que le bruit de la découverte d'un trésor, soit la seule explication, pour tous.

Sommé de s'expliquer auprès du clergé, Saunière parle de legs dont il ne peut expliquer la provenance. Le voici dont prié de quitter Rennes-Le-Château, et est expédié dans la paroisse de Coustouge. À 64 kilomètres de là.

L'abbé refuse tout net sa mutation. Et l'affaire remonte jusqu'au Vatican, qui fini par le suspendre de ses fonctions, pour détournement de fonds. Car bien que Sainte Madeleine soit la propriété de l'église, toutes les terres et constructions autour, sont la propriété de l'abbé Saunière.

Le 11 Avril 1915, le curé de campagne revient à la vie civil, en se voyant l'interdiction d'exercer.

Il met alors de l'ordre dans ses papiers,  et ordonne à sa servante, de tout brûler.

Il décède deux ans plus tard, le 22 janvier 1917 à l'âge de 65 ans ; laissant tous ses biens à la fidèle Marie Dénarnaud, qui ne le quittera jamais. Et continuera à faire planer le doute sur la découverte d'un trésor. Elle meure le 29 Janvier 1953, sans jamais n'avoir vraiment rien dévoilé de plus, mais en ayant pris soin de revendre à fort prix, tous les biens dont elle avait hérité.

Il y a fort à penser que l'abbé, dans ses fouilles, ait pu découvrir quelques antiquités archéologiques, qu'il a lui-même négocié en son nom. Mais les dons dont ils a fait l'objet de la part des partisans au retour de la monarchie, est une certitude. Tout autant que les trafic de messes qu'il a effectué à grande échelle ; comme le prouvent ses comptes et les archives, qui sont consultables au diocèse de Carcassonne. Ceci explique sa politique de grand travaux, et la source de financement pour les faire. Tout en justifiant aussi tout le secret fait sur la provenance des fonds.

Mais comment expliquer que l'histoire d'un curé de campagne, pas si catholique que ça, puisse autant alimenter encore, après tant d'années, les chroniques historiques ?

C'est là qu'intervient le dernier protagoniste de ce mystère. Pierre Plantard.

pierre plantard

Pierre Plantard est le fils unique d'une famille modeste. Il quitte l'école à 17 ans, pour s'engager sur la voix de devenir populaire par tous les moyens. Il fonde en 1937, le mouvement d'extrême droite Alpha Galates. Qui soutiendra complètement le régime répressif de Vichy, dirigé par Pétain. Il tient un bulletin dans le journal mensuel Vaincre. En 1941, il écrit à la préfecture pour signaler que son mouvement « Rénovation Nationale Française », prend possession, avec l'accord des forces Allemandes, d'un local situé Place Malesherbes, appartenant à un juif. Seulement, la permission lui sera refusée par les autorités Allemandes. Mais il ne sera pas inquiété pour autant.

A la libération, il fera passé ses différentes organisation pour des groupes de résistance. Là aussi, malgré le doute, il ne sera pas inquiété.

Pendant le guerre, P. Plantard, commence à développer une véritable obsession pour l’ésotérisme. (ensemble des enseignements secrets réservés à des initiés) qui ne le quittera plus.

En 1947, il commence à rassemblé des documents historiques, nécessaires à la création de « l'Académie latine », une organisation, dont le but est la recherche historique. Ce qui l'amènera à déclarer comme véridique, deux point importants qu'il affirmera pendant longtemps : l'existence des Atlantes, et qu'il descend de la ligné des Mérovingiens, lui assurant une prétention au trône de France.

En 1951, il est initié à la Franc maçonnerie, mais c'est en 1953 qu'il trouve son aboutissement dans ce domaine, en

se déclarant le dirigeant d'une organisation secrète : le prieuré de Sion. Il en dépose les statuts à la sous-préfecture de Saint-Julien-De-Genevois, en 1956.

Entre 1964 et 1967, il réussi à introduire à la bibliothèque nationale de Paris, une série de faux documents, sous le nom de « Dossiers secrets d'Henri Lobineau « , dont un document relatif à l'existence du Prieuré de Sion 

En 1967, Pierre Plantard, prend contacte avec Gérard de Sède. Qui est l'auteur d'un livre d'histoire sur l'affaire de Gisors (Les templiers sont parmi nous. 1962) et qui écrira plus tard cette même année, « L'Or de Rennes »., auquel Plantard aurait participé.

Tout le fantasme sur Rennes-Le-Château et le trésor de l'abbé Saunière, démarre alors. Grâce aussi en raison d'un parchemin, créé de toute pièce pour le livre, et qui sera assimilé à une pièce authentique.

C'est à partir de 1975, que le mystère de l'abbé Saunière prend toute sa dimension. Pierre Plantard, affirmant, à grand renfort de preuves, que la disparition des Atlantes, est liée au secret de l'abbé Saunière. Prouvant par là même, l'existence d'une descendance issue de la relation de Jésus, avec Marie-Madeleine ; dont la société du « Prieuré de Sion » est chargé d'en assurer la protection. (Théorie reprise dans le best-sellers Da Vinci Code de Dan Brown)

En 1993, lors d'une enquête de police, sur la mort de Roger-Patrice Pelat, ami de François Mittérand, il est retrouvé chez lui tout un ensemble de documents historiques.

Il avoue alors ses falsifications, et tous les mensonges dont il s'est entouré depuis toutes ces années.

Ce mythomane épris de reconnaissance et de grandeur, vivra ensuite reclus, et mourra en 2000, dans l'oubli le plus total.

Au final, cette histoire est celle un curé de campagne ayant découvert quelques trésors qu'il a bien monnayé, et ayant abusé de la crédulité de quelques bourgeois riches de l'époque, passionnés de mystères, avec un soupçon de détournement sur l'agent des paroissiens. Ce qui déjà, n'est pas mal en soi.

Et c'est en raison de la psychologie fragile d'un autre homme, que cette banale histoire est devenue « Le mystère de l'abbé Saunière ».

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