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Les BlaBlas de Dame Papote
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15 juin 2022

Une société superflue

Comment expliquer ce changement sur seulement 50 ans ?

Ma mère était ATSEM (qui à cette époque s'appelait,: "femme de service dans les écoles") Mon père était Fraiseur (sur les 9 années dont il a fait partie de ma vie, en pointillés).

Nous n'avions donc qu'un seul revenu pour vivre à trois. J'ai porté les fringues de ma sœur, de quatre ans mon aînée ; peu importe que la nouvelle saison apporte de nouvelles couleurs ou de nouvelles tendances. Je ne faisais pas de rentrée scolaire avec de nouveaux outils ; à chaque fin d'année scolaire, nous faisions un tri méticuleux, de ce qui allait pouvoir resservir à la rentrée suivante. Je n'avais un cartable neuf, que lorsque le précédant était hors d'usage.

barbie 1960

 

Jamais je n'ai eu de "poupée Barbie" ; (qui d'ailleurs, ne se vendait que dans les magasins de jouets) j'avais une poupée mannequin, qui avait coûté la moitié du prix d'une Barbie, avec une panoplie de vêtements, qui coûtaient "trois-francs- six-sous" ! 

 

 

 

 

 

Nous n'avions pas la possibilité de partir en vacances, avec le seul salaire de maman ; aussi, nous partions dans la maigre famille que nous avions.

Nous avions, dans notre éducation, une véritable notion, que l'argent est quelque chose de difficile à acquérir, et de compliqué à gérer.

Ma mère n'a passé son permis qu'à 42 ans, sur l'insistance de ma sœur et de moi, qu'une fois qu'elle a eu quitté la maison. Avant cette date, nous marchions, nous prenions le bus, le car ou le train ! 

J'ai fait mes études dans ma ville ; j'ai commencé à travailler à 15 ans ; en faisant du baby-sitting, tous les samedis, sans exception. Non pas pour m'acheter quoi que ce soit d'inutile ; mais pour me permettre d'acheter des choses que ma mère n'aurait pas à acheter elle-même.

M'envoyer en colonies de vacances, et plus tard, financer mon BAFA, étaient un véritable sacrifice financier pour elle. Et j'en avais conscience. Les salaires que je me faisais en Juillet et Août, en colonies ou centre aérés, dès l'âge de 16 ans, étaient utilisés pour acheter mes bouquins scolaires, et m'inscrire aux différents sports que j'ai pratiqué.

Rien de tout ça n'était extraordinaire, pas plus que ça n'a été un sacrifice ! C'était tout simplement normal ! Je n'étais pas la seule à le faire. Plusieurs de mes amies en faisaient autant. Nous aidions nos mères qui étaient seules à nous élever.

Autre situation ; autre cas. Celle de mon mari. 6 enfants ; 6 garçons ; nés dans une famille de mineur. Le papa à la mine, la maman à la maison. Un seul revenu pour cette famille de huit personnes. Et pourtant... Une maison, une voiture, et les vacances d'étés à la mer !  Si quatre des enfants ont fait des CAP-BEP ; deux autres ont fait des études supérieures. Fac ; BTS. Tous, sans exception, avec un même concept de vie. Celui qui signifiait que chacun devait aider ses parents, financièrement, pour leur propre éducation. Tous ont bossé en usine, sur leurs périodes de vacances scolaires, jusqu'à ce qu'ils quittent la maison. Il n'y avait rien d'acheter qui soit inutile ; ou superflu.

Comment en à peine 50 ans, en est-on passé à prioriser autant l'inutile ? À faire que la vie ne soit plus remplie que de superflu, sans plus vraiment savoir distinguer de ce qui est important ? Dès le plus jeune âge.

Comment et pourquoi, la société a-t-elle créé des parents qui n'ont plus du tout cette notion de valeur, et ne savent donc plus l'inculquer à leurs enfants ?

Il est facile de rendre les parents responsables de tout ; en déresponsabilisant une société qui, dans sa façon d'évoluer, est pleinement la cause de ce mal.

Sans nul doute, est-ce parce que c'est l'Homme qui constitue la société .... 

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Commentaires
P
Peut-être, tout simplement que ce qui fait envie _mais non besoin_ acheté par les uns crée du travail pour d'autres pour le fabriquer, lesquels le voyant chez les autres, étalé par la télévision en ressentent l'impérieux "besoin" de préférence plus sophistiqué. La course à l'épate est enclenchée. Il suffit ensuite de jeter l'opprobre sur les pauvres attardés qui ne rentrent pas dans la religion consommation. Comme le disait Giscard D'Estaing l'économie est comme le vélo: on appuie sur la pédale avant qui fait monter la pédale arrière, et bien vite la retardataire se trouve devant la première...
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M
Mon enfance a été la même que la tienne. Il faut même y ajouter la guerre, les restrictions et papa prisonnier.
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