Perte de confiance

Dans un couple, lorsque la confiance n'existe plus, c'est le commencement de la fin. Il y a toujours possibilité de dialogues, de discutions afin de mettre les choses à plat et tenter de solutionner la question.

Dans le travail, lorsqu'il en est de même, que la confiance n'est plus ; aucun dialogue se sera possible, aucun solution ne sera envisageable, pour la simple et bonne raison que c'est la loi du plus fort qui l'emporte, rien de plus !

Que vous ayez totalement raison, que vous soyez réellement dans le vrai ; vous n'aurez absolument pas gain de cause si vous n'êtes pas dans la position du plus fort ; dans la position hiérarchique du plus fort ! Position qui permet d'ailleurs, tellement d'abus ; qui permet aussi, malheureusement de voiler les lacunes, voir les incopétances.

Je ne parle pas là de l'établissement où je travaille, ni même de ma collectivité. Mais à force d'entendre des collègues d'autres établissements, qu'ils soient publics ou privés ; j'en arrive à me désoler du fonctionnement du système, comme beaucoup de collègues du même métier. Comme elles, je n'ai plus cette confiance qui me permet encore de croire en quelque chose ; qui me permet de croire encore que les personnes dont je s'occupe sont la priorité de mon travail. Ça me fait juste penser à une mauvaise publicité mensongère. Moi qui voudrais tant que les mots « les résidents sont notre priorité » soient vrais … Nous sommes encore, pourtant, un certain nombre à penser ainsi … et un nombre aussi, qui ne savent même pas ce que ces mots signifient !  Et un nombre qui pensait ainsi « avant » … et a baissé les bras face à une réalité qui est toute autre.

La politique d'un établissement dépend uniquement du fonctionnement de la personne qui le dirige. Ainsi, si à la tête d'un EHPAD, vous avez une direction qui a pour cheval de bataille le bien-être indiscutable des personnes dépendantes ; tout sera mis en œuvre dans ce sens. Au point d'en delaisser complêtement les personnes qui ne sont pas dépendantes. Si au contraire, vous avez une direction qui ne pensera qu'à son budget, elle ne verra même pas que cela ne doit pas être pour autant sa priorité. Et n'assuerera que le minimum de confort pour les personnes.

Avec quasiment les mêmes moyens, vous avez des directions qui réalisent de grandes choses pour le bien-être réel du résident, et d'autres, qui se vanteront d'un excédant financier ; certes, mais au prix de quel sacrifice pour les personnes ?

Et qui est vraiment intéressé pour voir la réalité ? Lorsque les employés pointent du doigts des énormités de fonctionnement, ou plutôt de dysfonctionnement ; qui les écoute ? Qui viendra donner l'ordre au responsable d'un établissement, que les résidents soient rézllement LA priorité. Même avec un budget que l'on sait serré ; il n'en reste pas moins que la priorité doit rester la personne.

Lors d'un précédant « post » (« Aide soignante de nuit » 10-02-2012 ) j'avais déjà pointé du doigt la non reconnaissance du travail de soignant de nuit. Mais ce n'est même pas cette reconnaissance qui est ma priorité, même si le personnel concerné, dont je fais partie, est fatigué de n'être considéré que comme la 5ème roue du carrosse. Je supporte difficilement, tout comme les autres soignants de nuit, de divers établissements, qu'on nous empêche littéralement, en ne nous donnant pas les moyens de le faire, de nous consacrer entièrement aux besoins des personnes. Et pourtant, nous n'avons pas besoin d'un quelconque budget supplémentaire ! Il arrive donc un moment, ou c'est tout simplement la bêtise humaine qui est une évidence !

Alors, personnellement, je n'ai plus confiance ! Plus confiance dans ces directions incompétentes ; plus confiance dans un système qui permet ça ! Et qui pourtant clame haut et fort, que « la personne reste notre priorité » !