Le mariage de mon amie (3)

Après un atterrissage quelque peu brutal au goût de tous les passagers qui l’ont accompagné d’un grand cri ; j’étais heureuse d’attendre ma valise sur le tapis roulant. Nous étions d’ailleurs, tous heureux d’en être arrivé à ce stade du vol Nantes-Marrakech.  2h 40, ce n’est pourtant rien … mais des fois, (cette fois) ça m’avait paru une éternité.  Mais bon ; j’étais à bon port et mon amie n’allait pas tarder à m’appeler.  Enfin, le numéro s’affichait ! La douce voix de Rabia m’enveloppait de bien-être.

« Coucou ma chérie (haaa quel plaisir de l’entendre !) Je ne vais pas pouvoir venir te chercher (là, j’ai frémis) parce que nous sommes en panne à 160 km de l’aéroport ; mais ne t’en fais pas, je t’ai envoyé un ami de mon mari ; tu verras, tu sors et il a une pancarte, marqué ton nom … il parle très bien le français ; il va t’emmener au train, et tu viens jusqu’à la maison ; ça va ? »

« Oui, oui … (je le sentais gros comme un avion qu’il allait y avoir un truc !) Ne t’en fais pas,… mais dis moi … si je me souviens bien, il doit y avoir presque 5h de train non ? » « Oui, oui, mais c’est direct, tu verras, et à Kenitra, mon frère sera là !, bon tu trouves Mohammed, et tu me rappelles quand tu es dans le train ; bisou, je t’aime. »

Bien … il ne me restait plus qu’à trouver mon accompagnateur ; changer mon argent, et filer prendre le train .. rien de bien méchant en somme ; s’il n’avait été 23h15 ! Mais bon .. ne suis-je pas une baroudeuse ? Ne suis-je pas une aventurière ? (Non mais des fois ….)

Me voici donc arrivée à la sortie, et je cherche un homme avec mon nom devant lui sur une pancarte. Marmara .. Fram … pas pour moi ça ; et voici que sur le côté, un marocain très souriant affiche un « Sandrine » devant lui. Voici donc Mohammed ! (à un moment donné, je me suis dis qu’il ne manquerait plus que nous soyons deux Sandrine à débarquer !!!) Politesse d’usage, il me dit très gentiment, qu’il allait m’emmener prendre le train ; mais que compte tenu de l’heure, il était surpris que Rabia ait pris cette décision. Nous arrivons donc à la gare, et là (je vous le donne en mille !!!) plus de train ! Le prochain pour Kénitra était à 5h,7h,9h. J’allais donc attendre dans la gare  l’heure du train. Aucun problème en ce qui me concerne … Mais Mohammed me dit que c’était impossible ; non pas parce que la gare fermait, mais parce que, en regardant autour de moi , il n’y avait pas une seule femme ; que des hommes ! « Si je vous laisse ici, je suis certain que demain vous ne serez pas à Kénitra … » Je n’avais pas de mal à le croire d’ailleurs !

Je lui dis, que j’allais prendre un hôtel en face de la gare, ce serait mieux. A ce moment là, Rabia appela Mohammed. Echanges, auxquels je ne comprenais rien ; mais toujours est-il qu’il me passa mon amie. « Pas question que tu ailles à l’hôtel ; tu vas chez Monammed, qui propose que tu dormes chez lui ce soir » ; bien … OK … mais dans la voiture, nous avions parlé, et il m’avait dit que sa femme et ses enfants n’étaient pas là ; ce qui faisait qu’il m’était impossible d’aller chez lui. Je rappelais ça à Rabia, qui me dit que Mohammed allait me déposer chez lui, et qu’il allait, lui, aller dormir chez un ami. Ce qui me sembla compliqué, mais assez logique.

La conversation terminée, l’affaire était donc (enfin) bouclée pour ce soir. Il était tout de même 1h du matin. Je pensais donc aller vers un lit, bien mérité ; mais Mohammed me dit « Nous allons aller manger ! Que voulez-vous ? Un restaurant traditionnel pour un couscous ou un tajine ? Ou bien, quelque chose de moins riche ? (un tajine ?? à 1h ?? mes yeux répondaient pour moi !) « Si vous préférez, il y a Mac Do. » (je préférais en effet, je n’avais pas faim, mais je compris que Mohammed n’avait pas dîner). Nous voici donc garés au Mac Do local. Purée !!!  Le monde !!! On se serait cru un mercredi midi à Cholet ! Une flopée de gosses !! Une queue aux caisses !! J’étais scotchée !

Avec Mohammed, nous avons commencé à refaire le monde, devant une salade et un coca, pendant une heure … à 2h30, j’étais enfin dans un vrai lit, et me suis endormi comme une masse. Le lendemain, Mohammed est venu à 7h, et a attendu que je me réveille. Ma douche prise, nous sommes allés directement à la gare et avons pris le petit déjeuner là bas. De nouveau, entre croissant et café au lait ; nous avons fini de refaire le monde, dans une conversation réellement passionnante sur la religion.

Me voici enfin à 9h installée dans le train qui m’embarque vers la ville de mon amie. Je l’appelle pour lui dire, que c’est bon ; que je vais enfin bientôt arriver ; si le « enfin » ne tient pas compte des 5h que j’ai à passer dans ce TER sans clim ni même ventilation, pas plus que la lumière ! Si bien que les tunnels étaient d’un noir profond et inquiétant.

A 14h, j'étais chez Rabia ; à 15h nous étions toutes au hamam, et ensuite  la séance de Hénné a commencé ...

1er rituel de préparatifs pour le mariage de mon amie .... qui elle, n'est arrivée qu'à 22h30, car il avait fallu toute la journée pour réparer la voiture.