Au milieu d'un ciel noir

Je m'accroche à chaque moment de bonheur, à chaque jolie chose, à chaque personne. Je positive invariablement tout,. Même si certaines fois c'est difficile ; même si certaines fois c'est impossible. Et dans ce cas, je minimise autant que je le peux.

Grâce à mon employeur, je sais ce qu'est la dépression … grâce à ma direction, je sais ce qu'est l'injustice. Grâce à tout ça, je sais ce qu'est la lâcheté de certains, , et ce qu'est le courage des autres. Je sais ce que c'est que de faire passer sa carrière avant son honnêteté. Je vois ce que c'est que de faire passer ses revenus avant son intégrité. Privilégier sa position, plus que ses convictions.

J'ai fait le triste constat de bien des choses, et surtout bien des comportements.

Et je veux malgré tout trouver quelque chose de bien envers et contre tout. Non seulement je le veux, mais il le faut ! Il le faut absolument pour pouvoir encore avoir une idée de ce que peut être l'avenir.

Je dis toujours à Fabrice qu'on est seul, le Maître de sa vie ; et que même si des éléments extérieurs viennent modifier la trajectoire du bateau, nous sommes les seuls à pouvoir redresser la barre du navire  lorsqu'il est dans la tempête.

Donc, si je devais faire ressortir quelque chose de positif, de cette situation sordide ; ce serait ça :

Depuis que je suis en arrêt, je passe beaucoup de temps avec ma famille et mes amis, pour des moments délicieux et uniques. Des moments de bonheur rare et précieux. Je profite chaque jour de mon appartement, avec un plaisir absolu. Je le bichonne, le modifie, je me sens tellement bien dedans. Il me correspond tellement !

Je prends soin de moi, sans limite de temps.

Je prend tout simplement le temps aux choses et aux personnes.

Tout compte fait, je me rends compte que je quitte peu à peu l'esprit d'injustice qui m'a plongé dans le désespoir, pour en arriver à positiver certaines choses d'une situation écœurante et absolument immonde.

Je n'en arriverais pas au syndrome de Stokholme … mais dans l'enfermement psychologique où on m'a poussé, j'ai besoin de mettre des jolies choses sur les pavés du mur de la dépression. Et toutes ces jolies choses, je les dois à ma famille, à mes amis … J'arrive encore, certains jours, à voir le bleu, derrière le noir extrême des nuages qui couvrent tout mon ciel.

Quelle chance j'ai, de pouvoir encore m'accrocher à ces moments précieux. Même si le ciel de reviendra jamais bleu.