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25 janvier 2022

TUH : Le panthéon

 

histoire

Paris est par excellence, la ville aux mille merveilles. Parmi les endroits incontournables à visiter, le Panthéon est en bonne position avec ses 875 671 visiteurs en 2019.

Pantheon_of_Paris_007

Si Louis XV posa la première pierre en 1764, le projet date de 1756, mais subira des modifications jusqu'en 1758, date ou les travaux de fondation débutent. Il faudra attendre 1790 pour que l'ensemble de l'édifice soit finalisé. Après la mort de Mirabeau (1791), l'assemblée constituante songe à réunir les tombes des grands hommes de France, dans un lieu qui leur soit dédié.

Prévue à l'origine, pour être l'église qui accueillait les reliques de St Geneviève (patronne de la ville de Paris) ; Emmanuel Pastoret, propose que l'édifice qui vient d'être achevé, et n'a pas encore été consacré devienne le monument qui honorera les grands personnages ayant marqué l'histoire de France. La proposition est adoptée et l'architecte Antoine Chrisostome Quatremères va modifier l'église Ste Geneviève, tant l'exrtérieur que l'intérieur, afin d'en faire "le Panthéon des grands hommes".

Panthéon, en raison de l'architecture qui reprend la façade du Panthéon de Rome, mais aussi parce qu'à partir du XVI ème siècle, celui-ci avait été consacré à devenir le tombeau des hommes illustres.

Les travaux de modification dureront trois ans ; de 1791 à 1793. Mais entre 1796 et 1801, plusieurs chantiers de consolidation seront réalisés. Par décret, sous le premier empire, le panthéon reprend le nom d'Eglise Ste Geneviève. Si la crypte reçoit toujours les cercueils de grands serviteurs de l'État, dans la partie supérieure se déroulent les cérémonies religieuses liées aux commémorations impériales.

En 1816, une ordonnance royale, ordonnée par Louis XVIII rend St Geneviève à l'Église catholique. Tous les ornements et emblèmes non-catholiques, sont supprimés. Mais sous Louis-Philippe, Ste Geneviève est à nouveau retirée des catholiques, pour redevenir l'emblème des grands hommes, mais sous le nom de "temple de l'humanité", jusqu'à ce que Louis-Napoléon Bonaparte, devenu empereur, ne lui redonne une activité seulement religieuse, faisant de nouveau disparaître ce qui n'y est pas lié. Six prêtres sont établis, devenant les Chapelains de Ste Geneviève, afin de prier Dieu pour la France et pour ceux inhumés dans les caveaux de l'église.

Alors que la Troisième République s'est mise en place, en juillet 1881, le rapporteur Benjamin Raspail, présente une proposition de loi relative au chapitre métropolitain des chapelains de sainte-Geneviève et au Panthéon. Qui comprend trois articles :

• Article 1 : Le décret-loi de l’Assemblée nationale, en date des 4-10 avril 1791, est rétabli en ce qui concerne la consécration de l'église Sainte-Geneviève, à la mémoire des grands citoyens. Cet édifice reprendra la dénomination de Panthéon. L'inscription : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ! » sera maintenue sur son fronton.

• Article 2 : La communauté de prêtres, portant le titre de chapelains de Sainte-Geneviève, avec doyen, est supprimée.

• Article 3 : Le décret du 20 février 1806, l'ordonnance du 12 décembre 1821, les décrets du 6 décembre 1851, 22 mars 1852 et 22 mai 1862 sont abrogés.

Depuis 1871, 81 personnalités ont fait l'objet d'un panthéonisation. Dont seulement 6 femmes ; 5 pour leur mérite propre, la sixième étant la femme d'un des Grands Hommes. (* liste) Et plus de 1000 plaques sont aussi exposées pour les Fils de France, ayant marqué l'histoire par leurs combats et leurs idées.

Quatre tombes sont mises au Panthéon, pour des raisons particulières :

  • l’architecte Soufflot, inhumé en 1829, en tant que concepteur du bâtiment,
  • Marx Schœlcher, le père de l'homme politique et journaliste Victor, qui repose avec son fils pour respecter leur volonté commune,
  • Sophie Berthelot, la femme du chimiste, pour la même raison ; Marcellin Berthelot, accablé de douleur, est mort une heure après son épouse.
  • Antoine Veil, le mari de la femme politique Simone Veil, pour la même raison. 

 

Quatre hommes ont aussi été expulsés, après coup : 

 ♦ Le comte de Mirabeau

Le premier à entrer au Panthéon, le premier à en sortir. Honoré Gabriel Riqueti, dit Mirabeau, est un héros de la Révolution française. Sa mort le 2 avril 1791 provoquant un vif émoi, l’église Sainte-Geneviève est alors transformée en Panthéon pour « les Grands Hommes ». Le 4 avril 1791, son corps y est transféré en grande pompe. Mais en 1792, des documents compromettants révèlent des relations entre Louis XVI et Mirabeau. Le 12 septembre 1974, sa dépouille est transportée dans un dépôt mortuaire. Le corps de Mirabeau finira en 1798 dans une fosse commune du cimetière de Clamart, dans le Ve arrondissement de Paris. Malgré des recherches entreprises pour le centenaire de la Révolution en 1889, ses restes ne seront jamais retrouvés.

♦ Marat

Journaliste, médecin et député révolutionnaire, Jean-Paul Marat est tué le 13 juillet 1793 par Charlotte Corday. Un assassinat qui permet à ses soutiens d’en faire un martyr de la Révolution. « Panthéonisé » en novembre 1793, intronisé un an après, il y remplace Mirabeau. Mais les troubles politiques de l’époque le poussent vers la sortie quelques mois plus tard, le 8 février 1795…

♦ Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau

Rallié au Tiers état pendant la Révolution, le député et marquis de Saint-Fargeau est assassiné le 20 janvier 1793 par un partisan de Louis XVI pour avoir voté la mort du roi. Transféré au Panthéon par la suite, son corps finira par être réclamé dans sa famille et il en sortira le 17 février 1795.

♦ Auguste Marie Henri Picot de Dampierre

Ce général de la Révolution française s’est illustré militairement à plusieurs reprises, notamment durant la bataille de Valmy et la bataille de Jemmapes. Lors de combats contre l’armée autrichienne, il se fait arracher la cuisse par un boulet de canon et meurt le 9 mai 1793. Le marquis de Dampierre reçoit les honneurs du Panthéon quelques mois plus tard mais ne l’a jamais formellement intégré, car des soupçons pesaient sur une possible trahison à venir avant son décès.

 

* Liste des Panthéonisés. 

 DEPUIS LA RÉVOLUTION

1791 : François-Marie Arouet, connu sous le nom de Voltaire (écrivain et philosophe).

1794 : Jean-Jacques Rousseau (écrivain, musicien et philosophe).

♦ DEPUIS L'EMPIRE

1806 : François-Denis Tronchet (homme politique et avocat), Claude Louis Petiet (militaire).

1807 : Louis-Pierre-Pantaléon Resnier (auteur, critique littéraire et homme politique), Jean-Baptiste-Pierre Bevière (homme politique) et Jean-Etienne-Marie Portalis (avocat, philosophe et homme politique).

1808 : Gabriel-Louis Caulaincourt (marquis et général), Antoine-César de Choiseul-Praslin (général et homme politique), Jean-Frédéric Perregaux (banquier), Jean-Pierre Firmin Malher (général), Pierre-Jean-Georges Cabanis (médecin, philosophe et homme politique), François-Barthélémy Beguinot (général).

1809 : Girolamo-Luigi Durazzo (homme politique), Jean-Baptiste Papin (comte, homme politique et juriste), Emmanuel Crétet (homme politique), Joseph-Marie Vien (artiste peintre), Pierre Garnier de Laboissière (générale et sénateur), Justin Bonaventure Morard de Galles (amiral), Jean-Pierre Sers (homme politique).

1810 : Louis-Charles-Vincent Le blond de Saint-Hilaire (général), Jean Lannes (duc et général), Giovanni Battista Caprara (cardinal et archêveque), Charles-Pierre Claret de Fleurieu (homme politique et explorateur), Jean-Baptiste Treilhard (juriste et homme politique).

1811 : Nicolas-Marie Songis des Courbons (général), Carlo Erskine (cardinal), Alexandre-Antoine Hureau de Sénarmont (baron et général), Michel Ordener (général) , Louis-Antoine de Bougainville (homme politique, navigateur et explorateur), Ippolito-Antonio Vincenti-Mareri (cardinal).

1812 : Jean-Guillaume de Winter (comte et amiral), Jean-Marie-François Dorsenne (militaire).

1813 : Joseph-Louis Lagrange (mathématicien et astronome), Jean-Ignace Jacqueminot (homme politique), Hyacinthe-Hugues-Timoléon de Cossé-Brissac (militaire et homme politique), Justin de Viry (baron, diplomate et homme politique), Jean Rousseau (homme politique) et Frédéric-Henri Walther (général).

1814 : Jean-Nicolas Démeunier (homme politique), Jean-Louis-Ebénézer Reynier (général), Claude-Ambroise Régnier (homme politique).

1815 : Claude-Juste-Alexandre-Louis Legrand (général) et Antoine-Jean-Marie Thevenard (homme politique).

♦ DEPUIS LA RESTAURATION

1829 : Jacques-Germain Soufflot (architecte).

♦ DEPUIS LA IIIè RÉPUBLIQUE

1885 : Victor Hugo (poète, écrivain, dramaturge et homme politique).

1889 : Théophile-Malo Corret de La Tour d'Auvergne (militaire), François Séverin Marceau (général), Lazare Carnot (mathématicien, physicien, général et homme politique), Jean-Baptiste Baudin (médecin et homme politique).

1894 : Sadi Carnot (mathématicien, psysicien, général et homme politique).

1907 : Marcelin Berthelot (chimiste, biologiste et homme politique) a été inhumé aux côtés de son épouse Sophie.

1908 : Emile Zola (écrivain et journaliste).

1920 : Léon Gambetta (homme politique).

1924 : Jean Jaurès (homme politique).

1933 : Paul Painlevé (mathématicien et homme politique).

♦ DEPUIS LA IVè RÉPUBLIQUE

1948 : Jean Perrin (physicien et homme politique), Paul Langevin (physicien et philosophe).

1949 : Félix Eboué (homme politique et résistant), Victor Schoelcher (journaliste et homme politique) a été inhumé aux côtés de son père Marc.

1952 : Louis Braille (inventeur).

♦ DEPUIS LA Vè RÉPUBLIQUE

1964 : Jean Moulin (résistant).

1987 : René Cassin (jursite, diplomate et homme politique).

1988 : Jean Monnet (homme politique).

1989 : Henri Grégoire (prêtre et homme politique), Gaspard Monge (mathématicien), Nicolas de Condorcet (philosophe et homme politique).

1995 : Pierre et Marie Curie (physiciens).

1996 : André Malraux (écrivain et homme politique).

2002 : Alexandre Dumas (écrivain).

2015 : Germaine Tillion (ethnologue et résistante), Jean Zay (homme politique et résistant), Geneviève de Gaulle-Anthonioz (résistante), Pierre Brossolette (journaliste, homme politique et résistant).

2018 : Simone Veil (femme d'Etat, rescapée de la Shoah), Antoine Veil (Entrepreneur, haut fonctionnaire).

2020 : Maurice Genevoix (écrivain et académicien).

2021 : Joséphine Baker (artiste de music-hall, résistante, militante antiraciste).

 

 

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