Belle-maman

J'ai la chance d'avoir eu deux belles-mères adorables.

Madeleine, tout d'abord ; femme totalement entourée d'une aura de gentillesse, qu'on ne rencontre que rarement.

Je m'entendais vraiment bien avec elle, et pendant les 29 ans où j'ai été l'une de ses six belles-filles ; jamais nous n'avons eu un seul désaccord.

Et Michèle depuis 2000. Je dis 2000, parce que c'est la référence pour elle ; même si son fils et moi, ne sommes ensemble que depuis 2005. Mais comme notre amitié date de 2000, elle ne garde que cette date en mémoire. Son fils adoré, s'était fait une amie ! La seule et unique véritable amie, de toute son existance !

Alors qu'elle aurait pu être pénible, puisque son fils, vénéré comme un dieu vivant, prenait son envol (il n'est pas fils unique ; mais sa particularité autistique fait qu'il a toujours été surprotégé par sa maman) ;  contre toute attente ; j'ai été adoptée dès la première présentation, et lorsqu'en 2005, nous avons décidé de vivre ensemble ; les liens, entre elle et moi ; se sont encore plus renforcés.

Bien que Michèle soit différente de Madeleine, question caractère ; nous nous entourons, toutes les deux ; d'un amour sincère et particulièrement fort. Pour le grand bonheur de Fabrice.

A partir d'aujourd'hui ; tout cet amour réciproque ; va pouvoir se vivre de façon différente. Michèle n'aura plus d'autres soucis que ses envies et son bonheur. Le décès, récent, du papa de Fabrice, lui ouvre les portes d'une évasion, jusque-là assez limitée.

Entourée par ses deux autres enfants, qui vivent à proximité d'elle ; elle n'a plus aucun frein à ses déplacements jusque chez nous.  Plus d'impératifs pour venir à Cholet, ni pour rentrer chez elle. 

La peine et le chagrin, de la fin de 58 ans de vie commune ; sont encore trop frais pour le moment ; mais la vision de ce vent de liberté est tout de même présent dans les discussions ; afin d'essayer de panser, un peu, la blessure de son cœur.

J'ai donc eu la chance d'avoir deux belles-mères adorables ...

Sans vraiment pouvoir être qualifiée "d'adorable" ; j'essaye, au mieux, d'être aussi une belle-mère dont ma belle-fille et mes gendres n'auront pas à se plaindre.