TDV : la consternation 1/2

Arrivée en Normandie le samedi, les vacances s'annonçaient sous le signe du bonheur en famille. Cinq adultes, cinq enfants ; pour un mobil-home et deux Canadiennes. Les plaisirs des jeux d'eau que le complexe de plein air propose, les apéros qui se prolongent, avec des belotes effrénées, jusqu'à tard dans la nuit ; tout respire la détente et le bien-être.

La semaine s'engage avec les premières visites, d'un programme bien organisé, qui va mener toute la petite bande, à la découverte de tout ce qui touche de près ou de loin au débarquement. 

Nous commençons donc le lundi, avec Omaha beach et le cimetière américain ; où nous assistons à la mise en berne du drapeau à 17h. Pour finir par la visite de la confiserie d'Isigny ; avec les merveilleux caramels de mon enfance.

... 

Après avoir dévalisé la boutique, nous reprenons la route pour rentrer. Le frère à Fabrice nous appelle à 19h30, pour nous annoncer que le papa de Fabrice, 80 ans le mois prochain ; ne s'est pas réveillé de sa sieste ; et est parti doucement ...

Il est décidé que nous prendrons la route le lendemain matin.

Nous arrivons donc le mardi matin.

Les enfants, Florence, Fabrice et Jean-François, se rendent aux pompes funèbres afin de décider ensemble, et choisir tout ce qu'il faut, lors de ces moments si difficiles. Je reste avec Michèle, leur maman, qui laisse libre arbitre à ses enfants.

Ils reviennent, consternés du temps d'attente, qu'il faut maintenant, pour être incinéré. Neuf jours !! Neuf interminables jours, qui nous déclenchent non seulement une consternation, mais aussi une certaine colère. Ces délais d'attente sont incompréhensibles pour les familles.

Nous voici donc partis pour neuf jours ... De rien ! Je dis "de rien" ; parce qu'ici, il n'y a pas de veillée des défunts ... Pas de mise en chambre mortuaire, pas de visite, pas de recueillement. Le dernier "au revoir" a été fait le mardi. Et jusqu'au jeudi, jour des obsèques ; il n'y aura rien de plus. Que de laisser ce temps démesuré, passer.

Nous déjeunons tous ensemble ; et les enfants décident que tous ceux qui travaillent, y retournent ; car chacun n'a droit qu'à trois jours pour le décès d'un parent. Florence, Gil, sont mari ; Jean-François et Perrine, sa femme.

Moi, je me porte volontaire, pour gérer les démarches administratives qui sont liées à un décès ; afin, aussi, de m'occuper un peu.

Le mercredi, avec Michèle, nous jetons ensemble, un œil dans sa garde-robe ; et je lui propose d'aller faire quelques achats. Pour elle ; mais aussi pour Fabrice et moi ; qui n'avons que nos shorts et tee-shirts aux couleurs très adaptées à nos vacances, mais beaucoup moins appropriés pour cette circonstance.

Si Michèle et Fabrice ont opté pour le noir ; j'ai trouvé que le gris, allait mieux me convenir, en tant que belle-fille.

 Jamais de ma vie, je n'ai acheté autant d'affaires sombres, en même temps !