Ma belle maman chérie

Quand je lis, ou entends souvent, des plaintes sur les belles-mères, tout autant que des belles-filles puissent être détestables ; je n'entre pas du tout dans cette catégorie. 

J'ai eu deux belles-filles ; de par mon fils aîné ; avec qui je m'entends très bien et pour qui mes sentiments sont semblables à ceux que je peux avoir pour mes enfants ; et j'ai eu la chance d'avoir deux belles-mamans dans ma vie ; toutes les deux absolument gentilles et adorables.

J'ai donc, depuis bientôt 20 ans ; une belle-mère que j'adore ! Vraiment !!!

Mais voilà que le temps qui passe, et après bientôt un an que son mari est décédé ; nous en arrivons à devoir prendre certaines décisions. Vivre seule lui pèse terriblement !

Alors qu'elle était entrée dans la phase fatale du syndrome de glissement ; après une fracture du poignet et des chutes à répétitions ; il aura fallu que j'aille passer trois semaines dans l'Oise afin de réussir à l'en faire sortir.

Depuis le décès de mon beau-père, la solitude lui pèse à un point qui fait revenir doucement, mais sûrement, une dépression latente.  Aussi, nous la prenons régulièrement chez nous, et nous nous rendons bien compte qu'elle ne va pas pouvoir rester chez elle. Alors qu'elle ne sort plus depuis 2 ans maintenant, que pour les consultations chez le médecin ; et c'est une véritable galère pour mon beau-frère, que de réussir à l'emmener ; je viens de réussir à faire admettre qu'il était temps d'envisager de se déplacer en fauteuil roulant pour les extérieurs, et en déambulateur pour l'intérieur. 

À bientôt 80 ans ; la solution la plus adaptée serait la maison de retraite ; car elle n'a pas l'autonomie nécessaire pour entrer en EHPA. Mais elle a cette vision, qu'ont d'ailleurs beaucoup de personnes ; d'assimiler EHPAD à l'antichambre d'une mort certaine.

Elle est d'ailleurs aussi persuadée, à tort, qu'elle n'aura que très peu de visites, alors qu'elle a d'autres enfants sur place ; qui s'occupent bien d'elle ; mais ne peuvent pas non plus, être omniprésents.

Ses séjours dans le Choletais lui apportent ce qu'elle espère ; ce qu'elle aime ; et ce qu'elle envisagerait volontiers sur du long terme.

Déménager ici ! Ou plutôt, emménager ici ; avec nous !

Fabrice, voue un amour extrême à sa maman ! Et réciproquement ! Et le plus drôle, c'est que, comme nous vivons ensemble, et que sa maman voit bien à quel point, il est heureux, malgré sa particularité (il est Asperger.)  ; elle me porte littéralement aux nues. 

La question qui se pose donc maintenant, bien évidemment, est qu'elle viendrait bien vivre complètement chez nous.

Si une telle décision, entraînerait  de gros changements d'organisation ; je dois reconnaître que je n'y serais pas opposée. Et que je saurais adapter tout, à la situation. Matériellement, notre appartement nous le permet ; affectivement, il n'y a aucun problème ; et financièrement, aucun non ne plus.

Depuis quelques jours, nous en sommes à poser concrètement les choses, afin de ne laisser de côté aucun détail.

Chassez le naturel, il revient au galop ! Parce que dans nos discussions, j'ai dit que nous devions mettre en place un "projet de vie".

Tout comme l'acceptation, d'aller en EHPAD, si sa santé se dégrade. (Ou bien la mienne ! Car même si j'espère que James va me laisser encore de longues années avant que je ne devienne dépendante, nous devons tout de même prendre en compte, ce facteur, qui n'est pas rien non plus).

J'aime tellement ma belle-mère, que je voudrais qu'elle ait une fin de vie heureuse ; et comme son bonheur est visiblement de finir ses jours avec nous ; je pense que nous allons finir par concrétiser, ce qui pour le moment n'est que de l'ordre d'un projet.