Lettre à l'absente
Le temps passe … forcement que le temps passe ! Mais le manque lui, ne trépasse pas. Il est vif, et toujours actuel.
Je suis une véritable droguée, et une droguée véritable. Et comme toute droguée le manque de ma drogue prend une proportion d'une telle dimension, qu'il m'est insupportable de le contrôler. Et les crises de manque sont tellement importantes … tellement douloureuses.
Mais mon manque ne se voit pas ; pas de tremblements, pas de paroles incontrôlées ou saccadées. Mais il est tout aussi douloureux physiquement et psychologiquement que le manque de n'importe quelle came.
J'ai un manque physique, un manque olfactif, un manque auditif.
Droguée de ma famille, de mes enfants, dont l'overdose n'est jamais fatale, mais dont le manque est destructeur.
Il me ronge de l'intérieur et me meurtri chaque jour un peu plus ; alors que chaque jours qui passent me font gérer encore mieux ce manque face aux autres.
Ça fait tellement mal ! C'est tellement douloureux !
Parce que, même en savourant chaque jour tous les autres, il n'en demeure pas moins que j'ai un manque perpétuel de toi.