Un enfant différent

Avoir un enfant différent est lourd ; très lourd même. Mais il devenu politiquement correct de venir affirmer haut et fort que c'est une force. Il doit en être ainsi !

Mais c'est faux. Ce sont des années de galères, de doutes, de culpabilité, d'abandon, certaines fois, par l'un des deux parents, qui n'arrive pas à faire face. Et celui qui reste, est seul, à tout gérer, et fini par tout porter sur ses épaules. Des épaules qui, elles non plus, n'étaient pas prêtes ; et qui pourtant ont dû s'adapter au mieux à une situation qui souvent, dépassait l'entendement.

Avoir un enfant qui développe au fil du temps, une pathologie psychiatrique lourde, est terrible à vivre. Pour lui tout d'abord, mais aussi pour sa famille. Car personne ne viendra s'intéresser à ce que vivent les parents, les frêres, les sœurs. Seul le patient compte.

Il arrive pourtant un moment, un stade, ou on a envie de tout envoyer valser. Lorsqu'on se rend compte que, non seulement il n'y aura pas d'issue, mais que tout empire au fil du temps.  Après des années à avoir tout fait pour venir en aide à son enfant ; une fois adulte, celui-ci, est de plus en plus perturbé. 

Les parents ne devraient plus supporter les affres de leur enfant. On a beau l'aimer, l'adorer même, il arrive un moment où chacun des parents, aspire à une paix et une tranquillité mérité.

Il faut réaliser que son enfant est depuis longtemps, dans un monde dont vous ne faites plus partie. Un monde d'obsessions qu'il tourne en boucle dans son cerveau incapable d'analyse concrète. Il n'y a plus de réalité ; il n'y a plus que SA réalité. Faite de fixations dans un esprit perturbé et tourmenté à l'extrême.

Alors que pendant des années, vous essayez de maintenir une relation au milieu d'un cahot, il arrive un moment où il faut savoir lâcher prise. Ne plus tenter de maintenir quelque chose qui n'existe plus. Le monde de sentiments partagés, de respect mutuel ; la réalité ; tout cela n'existe plus. Vous êtes le seul à tenter de maintenir quelque chose qui n'existe plus chez votre enfant.

Certaines fois, il est vital de s'éloigner de son enfant particulier, pour que celui-ci ne vous entraîne pas dans ses méandres.

Nous en sommes à ne plus nous soucier de ce que notre enfant peut penser, dans son univers tellement personnel que rien n'y personne n'y est à sa juste place ; et chacun se retrouve a être adulé ou détesté.

Ce qui est son univers n'a plus à être celui de ses parents.

S'il est politiquement correct de venir dire que avoir un enfant particulier est une force ; la réalité est toute autre. C'est une douleur de chaque instant, c'est une souffrance permanente ; dont vous, n'arrivez à vous libérer que le jour où vous vous dites que ses psychoses ne doivent pas être les vôtres.