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25 juin 2021

Le cabinet noir

 

histoire

Le « cabinet noir », existe-t-il encore ?

CABINET NOIR


En France, le nom de « cabinet noir », désignait un service de renseignement chargé de l'inquisition postale. A savoir, toute méthode de surveillance des courriers.
C'est sous Louis XI que l'édit de la poste stipule en 1464, que les postes sont créées uniquement pour le service du Roi et de son gouvernement. Il est stipulé aussi que les agents des postes doivent prendre connaissance de tout courrier envoyé. Il faut attendre 1576, pour que la poste s'ouvre aussi aux particuliers, mais c'est Richelieu, qui vers 1610, ouvre « la poste à lettres » au public. Les courriers qui pouvaient porter préjudice à la monarchie, au Roi ou à son entourage, étaient alors portés au Roi, qui les examinait dans son « cabinet noir ». Le nom est resté par la suite pour désigner des renseignements obtenus par le détournement de moyens de communication.

C'est sous Louis XVI qu'un arrêt datant du 17 Août 1776, condamne l'interception de courrier privé. Mais c'est en 1789, que de nombreux cahiers de doléances réclament la disparition du « cabinet noir ». (registre dans lequel les assemblées chargées d'élire les députés aux États généraux notaient vœux et doléances.). Il faut attendre 1789 pour qu'un arrêté stipule le secret des courriers postaux. Seulement, Napoléon 1er, raconte, en 1820, dans ses mémoires à ce sujet :  « La violation du secret des lettres date, en France, du règne de Louis XIV; mais c'est sous Louis XV que fut établi le cabinet noir de l'administration des postes. Je n'ai rien changé à son organisation, j'ai seulement mis à la tête un homme d'une extrême probité ; et je n'ai laissé aucun de mes ministres pénétrer ce mystère infernal. »
C'est en 1870 que la fin de la surveillance des courriers semble avoir pris toute sa dimension. En effet, grâce au timbre-poste et à la multiplication des boîtes aux lettres, envoyer une lettre devient anonyme. Seules les périodes de guerres relancent l'espionnage des courriers et de tout autre moyen de communication ; et des personnes sont spécialisées dans le déchiffrage de messages codés.

Si officiellement "le cabinet noir" n'existe plus, le doute plane plus ou moins régulièrement, sur un "cabinet noir" ou "cabinet obscure", dont l'existence revient souvent sur le tapis, et reste fréquemment employée dans les milieux politiques et journalistiques. Généralement dans le sens d'une officine secrète utilisant des méthodes plus ou moins illicites ou immorales destinées à protéger des politiciens, et souvent à nuire à leurs rivaux ou opposants. 
Ainsi, a-t-il été dévoilé au public, plusieurs affaires mettant en cause l'existence de "cabinet noir", sans vraiment le nommer. 

Sous la Présidence du Général De Gaule, on voit apparaître, dirigée par Jacques Foccard, "la direction du secrétariat des affaires africaines et malgaches" ; qui n'appartient à aucun ministère et n'est que sous la directive directe du Président. Selon "Le Canard enchaîné", après la démission du Général ; dans les bureaux de Foccard, a été retrouvé tout un système de table d'écoute, permettant d'enregistrer les conversations tenues dans tout le Palais de l'Élysée. Foccard, qui est aussi le fondateur de la SAC (Service d'Action Civique). 

Sous Georges Pompidou, l'affaire Markovic mettait à mal la carrière du Président. Celui-ci s'entoure d'une garde rapprochée, soupçonnée de former le "cabinet noir", et tente de faire poser des micros dans les locaux du Canard enchaîné en 1973. Ce sera dévoilé au public sous "l'affaire des plombiers".

Sous Valéry Giscard d'Estaing, si celui-ci semble vouloir rompre avec un "cabinet noir", il se retrouve rattrapé malgré tout par le concept, avec le rôle ambigu du ministre de l'Intérieur Michel Poniatowski, lors de l'assassinat de Jean de Broglie en 1976, puis du "suicide" de Robert Boulin en 1979 ; dans lequel la SAC semble avoir joué un rôle.

Sous François Mittérand, la cellule anti-terroriste est créée.  après les attentats de 1982, 
Seulement, plusieurs plaintes arrivent auprès des journalistes, de personnes "espionnées" alors qu'elles n'ont strictement rien à voir avec le terrorisme. C'est en 1993 que l'affaire des écoutes privées est dévoilée.


Sous Nicolas Sarkozy, l'existence d'un "cabinet noir" est de nouveau avancée en raison des éléments dévoilés lors de l'affaire de DSK en 2011. Par la suite, après la défaite de Nicolas Sarkosy, il semblerait que ce "cabinet noir" lui soit resté fidèle, et qu'il soit à l'origine de l'affaire Cahusac.

Sous François Hollande, c'est en 2014 que François Fillon y fait allusion, lors d'une émission de télévision du France 2, où il parle d'un "cabinet noir". Mettant en cause la présidence de la République. 

 Si les Présidents nient son existence, alors que celle-ci est régulièrement mise en avant par la presse ; ou par les hommes politiques eux-mêmes, une interrogation reste pourtant bien souvent présente :  Certaines affaires politiques éclatent en raison d'éléments fracassants, qu'il serait très difficile d'obtenir, autrement que par les moyens employés par l'espionnage récurant des "cabinets noirs" ....  

Et c'est souvent à l'approche des élections présidentielles que sortent des tuyaux, des affaires bien croustillantes, preuves à l'appui ; qui mettent en péril l'avenir des  politiques. 
 

 

 

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